Le droit à l'oubli est l'un des chevaux de bataille de Nathalie Kosciusko-Morizet. Hier se tenait à Paris un colloque consacré à ce sujet. Une semaine après le dépôt de la proposition de loi modifiant la loi informatique et libertés de 1978.
Une loi plus adaptée
Le statut de l'adresse IP sera ainsi ajouté à la loi de 1978. L'internaute pourra également exercer un droit de rectification ou de suppression des données le concernant circulant sur Internet ou détenues par les opérateurs. Le brevet informatique et Internet (ou B2I) que doivent passer tous les élèves devra également les sensibiliser à la protection des données personnelles.
Selon Alex Türk, président de la CNIL, la problématique est simple : « Ce n'est pas parce qu'on n'a rien à se reprocher que l'on doit tout montrer. L'intimité a une fonction sociale. Elle permet à la société de fonctionner harmonieusement. Pour de nombreuses personnes, notamment dans les nouvelles générations, la notion d'intimité est brouillée par celle de non-culpabilité. »
Malheureusement, « l'architecture actuelle des systèmes a été conçue sans tenir compte de la protection de la vie privée» précise Daniel le Métayer, directeur de la recherche à l'Institut national de recherche en informatique et automatique. « Beaucoup de données sont conservées sans justification. Et la solution ne peut être seulement technique. Elle passe par un rapport de force au niveau international », ajoute-t-il. Les obstacles tiennent donc aussi bien de la technologie utilisée par les réseaux que des utilisateurs pas encore sensibilisés à cette problématique.