Canonical, la société qui sponsorise le développement de la célèbre distribution Ubuntu, sera dès le mois de mars 2010 pilotée par une femme, Jane Silber, qui jusqu'ici occupait le poste de directrice générale et responsable des services en ligne. Le milliardaire Mark Shuttleworth a en effet annoncé jeudi qu'il lui confierait les rênes de la société qu'il a fondée et dirige encore pour se concentrer sur le développement, l'établissement de nouveaux partenariats et les relations avec les clients de Canonical.
« Je me concentrerai sur mes passions pour le développement et la conception », explique l'entrepreneur sud-africain, qui a personnellement signé certains des pans de code de la future Ubuntu 10.04. « Je veux qu'Ubuntu s'impose comme une plateforme ouverte de choix pour la plupart des usages, que ce soit sur netbook, portable, ordinateur de bureau, serveur, embarqué ou tout autre type appareil ». Selon lui, la communauté Ubuntu n'aurait donc aucune crainte à avoir. Il assure que la transition se fera en douceur, et qu'il conservera ses fonctions au sein du conseil d'Ubuntu.
« L'une des conséquences de changement sera la mise en place d'une démarcation plus claire entre le rôle de PDG de Canonical et celui de leader de la communauté Ubuntu », fait remarquer Jane Silber, à qui l'on doit notamment Ubuntu One, première incursion dans le domaine des services en ligne. En tant que société de services, Canonical devrait continuer à se concentrer sur le développement d'offres à destination des entreprises.
Après avoir vendu à VeriSign sa première société Thawte, spécialisée dans les certificats numériques, pour 500 millions de dollars, Shuttleworth s'est payé en 2004 une semaine dans la station spatiale internationale. A son retour sur Terre, il décide de lancer sa propre distribution de Linux. Une seule idée en tête : produire un système d'exploitation gratuit et de qualité pour tout le monde.
« Vous savez de là-haut tout défile sous vos yeux très vite et la distance entre la France et la Croatie, par exemple, est très infime. On se rend compte aussi à quel point les humains sont très dépendants les uns des autres. Nous nous trouvons vraiment au coeur d'un monde interconnecté et quelque part c'est ce que symbolise la philosophie du monde libre », nous confiait-il récemment non sans une once de lyrisme.
Source : clubic.com