L'Autorité de Régulation des Télécoms (TRA) des Émirats Arabes Unis a annoncé ce dimanche qu'à partir du 11 octobre, les BlackBerry seraient interdits de messagerie instantanée, de mails et de navigation web. Les 500 000 utilisateurs du smartphones de ce pays se trouveraient donc avec un simple téléphone, très onéreux.
Cette annonce a été suivie par une interdiction similaire de l'Arabie Saoudite qui veut interdire la messagerie instantanée du smartphone, BlackBerry Messenger (BBM), selon des sources internes à l'industrie citées par GulfNews.com. Un mémo de l'autorité de régulation de ce pays (le CITC) a en effet été envoyé à tous les opérateurs pour qu'ils bloquent le BBM à partir du mois d'août. Le Koweït serait du coup également en train de réfléchir à une telle interdiction.
Les communications du BlackBerry sont en effet chriffrées, et passent par les serveurs de RIM, son fabricant, situés au Canada et au Royaume Uni. En pratique, il s'agit d'une anonymisation généralisée de ces communications qui échappent du coup au regard inquisiteur des autorités des pays du Golfe. Ce qui explique l'immense popularité de ces smartphones dans ces pays, comme celle du service BBM.
Des terroristes partout
Bien que la raison officielle de ces interdictions soit la crainte que des terroristes utilisent ce réseau chiffré pour préparer des attaques, Reporters Sans Frontières rapportait la semaine dernière que plusieurs citoyens des Émirats avaient été arrêtés après avoir utilisé BBM pour organiser une manifestation, finalement annulée.
La suspicion est donc que les autorités veulent pouvoir surveiller et censurer les échanges faits avec les BlackBerry comme ils peuvent déjà le faire pour les autres téléphones. RSF déclare donc que « le régime voit les services proposés par BlackBerry - notamment son service de messagerie instantanée - comme une entrave à sa stratégie de renforcement de la censure, du filtrage et de la surveillance ».
Rappelons qu'en France, en 2007, les ministères, le gouvernement et la présidence avaient la recommandation de ne pas utiliser de BlackBerry à cause de ces mêmes serveurs. C'est le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale qui recommandait cette éviction du matériel RIM. La crainte du SGDSN est ici que nos alliés anglosaxons, qui contrôlent les serveurs, n'en profitent pour espionner les communications des services de l'État...