Retraites. Dernière ligne droite à l'Assemblée
Les députés ont achevé peu avant 8h00 l'examen de la réforme des retraites. Mais le vote solennel qui devait avoir lieu cet après-midi à 15h, devrait être repoussé après 21h : 165 explications de vote de cinq minutes ont déjà été annoncées par l'opposition de gauche.
La question de la pénibilité a été au centre des discussions. Mais le débat a vite tourné au dialogue de sourds autour d'un point : la création d'un carnet de santé au travail pour les salariés exposés à un ou des risques professionnels. Le rapporteur, Denis Jacquat (UMP), et le ministre du Travail, Éric Woerth, ont fait valoir que l'instauration de ce carnet constituait « une véritable politique de prévention des risques professionnels ».
« Chacun sait que des salariés exposés peuvent partir à la retraite en bonne santé et développer une maladie plus tard », a protesté Christophe Sirugue (PS). « Il faut que les personnes exposées à des risques professionnels puissent continuer à partir à 60 ans, voire plus tôt », a aussi martelé Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste. Son collègue Pascal Terrasse a accusé le gouvernement d'avoir « une vision étroite de la pénibilité : celle du handicap ».
Face au déluge de critiques, Éric Woerth a défendu le principe du carnet de santé : « Il faut bien que le médecin puisse vérifier l'état de santé » des travailleurs exposés à des facteurs de risque. Il a aussi accusé la gauche de vouloir « recréer des régimes spéciaux ».
Manifestation symbolique.
Au moment même où les députés procéderont au vote final, les syndicats marqueront le coup avec un rassemblement face à l'Assemblée. Les responsables syndicaux se retrouveront à 12 h 30 pour une initiative qui se veut « très visuelle ».
Nicolas Sarkozy défend sa réforme.
En déplacement dans le Val-de-Marne, le président de République a justifié la réforme en expliquant qu'elle protégeait « les petites retraites ».
« Mon pari, c'est que vous respecterez davantage celui qui vous dit la vérité, même si elle est difficile, que celui qui vous dit 'demain on rasera gratis' parce que vous savez pertinemment que ce n'est pas vrai », a insisté Nicolas Sarkozy, en allusion à la volonté exprimée par des responsables du PS de revenir à la retraite à 60 ans en cas de victoire en 2012.