Un programme pilote va être prochainement lancé par Intel. Celui-ci vise à vendre des processeurs bridés aux utilisateurs pour leur proposer ensuite une option payante de mise à nouveau. Le fondeur évoque une idée offrant de la flexibilité aux consommateurs, mais certains observateurs estiment qu'il est absurde de facturer à nouveau pour quelque-chose que le processeur sait déjà accomplir.
Il ne s'agit pour l'instant que d'un programme pilote destiné à tester la réaction du marché. À partir du mois prochain, Intel va commercialiser des processeurs très particuliers à un panel de consommateurs en provenance de quatre pays différents (États-Unis, Canada, Espagne et Pays-Bas). Le fondeur américain veut savoir si des clients grand public sont prêts à débourser une somme supplémentaire pour débrider le processeur de leur ordinateur.
La BBC cite l'exemple du processeur G6951, un double-coeur cadencé à 2,8 GHZ. Pour 50 dollars (environ 37 euros), Intel propose l'augmentation de la mémoire cache afin d'accélérer les traitements du processeur et réduire les temps d'accès à la mémoire. De plus, la firme américaine activera dans la foulée la technologie de l'hyper-threading.
"Cela permet à l'utilisateur d'économiser de l'argent en évitant d'acheter une nouvelle machine ou en procédant à une mise à jour matérielle" a justifié George Alfs, un porte-parole d'Intel. Dans le fond, il faut reconnaitre qu'un utilisateur lambda n'est guère enthousiaste à l'idée d'overclocker sa machine ou de changer une pièce dans sa configuration.
Seules les personnes ayant des connaissances minimales dans ce domaine se lancent dans une pareille aventure. Les autres préfèrent composer avec un système qui accuse le poids de l'âge ou demandent parfois des conseils ou de l'aide à un proche plus doué en informatique.
Mais si l'idée part visiblement d'un bon sentiment, offrir une amélioration aux ordinateurs des usagers lambdas en leur évitant de plonger les mains dans le cambouis, elle a néanmoins abouti à une nouvelle politique commerciale très critiquable. Car en effet, Intel veut tout simplement facturer une nouvelle fois sa clientèle pour quelque-chose que le processeur sait déjà faire à la base.
L'initiative a été accueillie fraîchement dans la presse spécialisée. La BBC rapporte notamment le commentaire de Adrian Kingsley-Hughes, de ZDNet. "Le mécanisme de mise à jour est ici basique" a-t-il expliqué. "C'est une question de temps avec le processus soit piraté. C'est très déroutant pour le consommateur. Pour être honnête, ça n'en vaut pas vraiment la peine et les 50 dollars pourraient être utilisés plus efficacement".