Des caméras de vidéosurveillance auraient permis d'identifier le voleur du téléphone portable d'Olivier Besancenot. Mais le leader du NPA reste sur ses positions, c'est-à-dire contre l'installation de milliers de caméras à Paris.
C'est malgré lui qu'Olivier Besancenot a relancé le débat sur la vidéo surveillance. En effet, le leader du NPA s'est fait dérober son téléphone portable à la sortie du métro Barbes (18ème arrondissement de Paris) le 25 octobre dernier, puis avait porté plainte.
La police a ouvert une enquête et affirme qu'elle a retrouvé l'auteur des faits grâce aux caméras de vidéosurveillance. Il a été interpellé par les forces de l'ordre le 30 octobre. En revanche le téléphone lui, n'a pas pu être retrouvé, et serait déjà sur le marché noir.
C'est une situation assez ironique pour le leader du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Le 8 octobre 2009, Olivier Besancenot avait en effet lancé une campagne demandant un débat et le gel du projet d'installer 1 250 caméras de surveillance à Paris. Il demandait alors « Pourquoi investirait-on à Paris 300 millions d'Euros dans un système réputé aussi peu efficace ? ».
Toutefois, même après cette histoire de vol, Olivier Besancenot reste sur ses positions, et maintient qu'il n'a « pas changé d'avis contre la vidéosurveillance, en raison de son coût et de ce que cela représente en terme de choix de société ». Il a aussi ajouté que « Si la police est si sûre de son efficacité, je pense qu'elle va bientôt retrouver mon téléphone portable et les ordinateurs volés à des journalistes qui travaillaient sur le dossier de Mme Bettencourt ».
La vidéosurveillance au cœur de la loi LOPPSI
Rappelons aussi que la vidéosurveillance est au cœur de la loi LOPPSI, actuellement au centre de l'actualité. Pour les défenseurs de la loi, seules les personnes qui ont quelque chose à se reprocher devraient craindre l'installation des caméras.
Mais cette analyse est loin d'être partagée par tous. D'ailleurs, le gouvernement ne parle plus de « vidéosurveillance » dans la loi LOPPSI, mais de « vidéoprotection », comme pour rassurer l'opinion. En janvier dernier, nous mettions également le doigt sur un amendement de la loi, dont l'objectif était de passer de 20 000 caméras actuellement à 60 000 sur le territoire d'ici 2011. Pire, l'amendement souhaitait imposer l'installation aux communes, à leurs frais.
Le sociologue et professeur à l'université de Bourgogne, spécialiste de la vidéosurveillance, Eric Heilmann, est persuadé que cette approche dissuasive ne mène à rien. « La Grande-Bretagne est le pays en pointe en matière de vidéosurveillance des lieux publics. (...) Or, depuis quinze ans, toutes les études britanniques disent la même chose. La vidéosurveillance n'a aucun effet sur les délits et les crimes les plus graves, notamment les agressions et les violences aux personnes. Pour les vols et les dégradations, la vidéo peut contribuer à une baisse, à condition que d'autres mesures soient prises en parallèle ».