Un homme soupçonné d'avoir tué ses parents, un couple de retraités trouvés poignardés et carbonisés dans leur maison du Finistère la semaine dernière, s'est suicidé ce week-end en Haute-Loire, selon plusieurs sources judiciaires.
"A ce jour, même si on doit attendre l'identification scientifique formelle du corps de l'homme incendié dans la Haute-Loire qui n'est visuellement pas identifiable, tout laisse penser qu'il s'agit de Jérôme Bonnet qui, a l'issue d'une cavale de quatre jours, se sachant recherché, a préféré mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu", a déclaré lundi le procureur de la République Bertrand Leclerc lors d'un point presse à Brest.
L'autopsie du corps du fils aîné du couple de retraités finistériens doit être pratiquée mardi à Saint-Etienne.
S'il s'agit bien de Jérôme Bonnet, d'après la loi, l'action publique va donc se trouver éteinte. Mais les investigations vont se poursuivre pour clore la procédure, a dit le procureur à Brest.
Des bidons de white spirit ont été découverts dans le véhicule de Jérôme Bonnet et des produits similaires ont été trouvés dans le garage et dans la cuisine où ont été découverts jeudi les corps calcinés des parents, dans la maison de Bourg Blanc proche de Brest, a également précisé M. Leclerc.
Le corps de Jérôme Bonnet, domicilié dans les Yvelines, avait été retrouvé dimanche en partie carbonisé dans la région d'Yssingeaux, à proximité de sa voiture accidentée, immatriculée dans les Yvelines.
Des témoins ont vu un homme sortir en feu de sa voiture et sont allés lui porter secours mais il est mort peu après, selon le parquet du Puy-en-Velay. Son véhicule avait été immobilisé après avoir percuté les deux rambardes de la nationale (entre Yssingeaux et Saint-Etienne).
Jérôme Bonnet, un ingénieur commercial de 33 ans, célibataire et sans emploi depuis plusieurs mois, avait fait un séjour en hôpital psychiatrique en région parisienne dont il était sorti en octobre dernier. "Il aurait été hébergé chez ses parents jusqu'à la date des faits", a également dit le procureur brestois.
Dans la maison des parents Bonnet, l'institut d'analyse génétique de Nantes a pu identifier des traces de sang dont l'ADN correspondait de manière certaine aux deux parents et d'autres à celles de Jérôme Bonnet sur des vêtements lui appartenant laissés sur place.
Le drame a été découvert jeudi après un appel du fils cadet des retraités, inquiet de ne pas avoir de nouvelles de ses parents, un ancien informaticien et une ex-agent administratif au tribunal de Brest, âgés d'une soixantaine d'années.
La cuisine, détruite, avait été soufflée par une explosion et, dans différentes pièces de la maison, des traces de sang avaient aussi été découvertes.
L'enquête s'était orientée vers un double homicide au mobile inconnu après l'identification par les médecins légistes de 29 traces de plaies par arme blanche sur le corps de l'homme.
Le couple a été poignardé à son domicile et les corps, aspergés d'un produit inflammable, ont été incendiés.
Aperçu dans le quartier au moment des faits, le fils aîné n'avait plus donné de nouvelles depuis. Les recherches s'étaient orientées en région parisienne où il était domicilié.