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Logement ancien: hausse des prix en Ile-de-France, la barre des 7.000 euros/m2


La hausse des prix des logement anciens s'est accélérée en Ile-de-France au troisième trimestre et un nouveau record a été battu dans Paris intra-muros, où le prix moyen des appartements dépasse désormais la barre symbolique des 7.000 euros/m2, selon les notaires.

"A Paris la hausse pour l'ensemble de l'année 2010 devrait avoisiner 15%, alors que jusqu'à présent nous estimions qu'elle serait seulement un peu supérieure à 10%", a déclaré jeudi à l'AFP Me Christian Lefebvre, président de la Chambre des notaires de Paris et d'Ile-de-France.

Pour l'ensemble de la région, les prix de vente des logements anciens ont grimpé en moyenne de 10,6% sur un an au 3e trimestre 2010, selon l'indice de la Chambre.

Dans Paris intra-muros, un nouveau record a été établi à 7.030 euros/m2 en moyenne, effaçant largement l'ancien record (6.680 euros/m2) qui datait seulement du trimestre précédent. Sur un an, la progression atteint le niveau incroyable de 1.000 euros/m2, soulignent les notaires.

Autre symbole, plus aucun des 20 arrondissements de Paris n'affiche de prix médian au-dessous de 5.000 euros/m2, même dans l'Est traditionnellement plus abordable.

Sur un an, par rapport au 3e trimestre 2009, l'augmentation pour l'ensemble de l'Ile-de-France est largement supérieure à l'inflation (+1,6%). Elle est aussi beaucoup plus forte à Paris intra-muros (+13,8% contre seulement +4,8% fin avril) qu'en petite couronne (+10,8%) et en grande couronne (7,6%).

"L'immobilier est de plus en plus la seule chose qui soit stable dans le monde économique actuel", explique Me Lefebvre pour justifier cet engouement pour la "pierre". Le phénomène nouveau, qui pousse à la hausse, est le retour sur le marché des "seconds acheteurs" qui se portent acquéreurs après avoir réalisé une importante plus-value avec leur première acquisition.

Il a été constaté avec la multiplication des crédits-relais, les banques se montrant moins frileuses. Ce qui amène certains à surenchérir sur le prix fixé à l'origine pour obtenir ce qu'ils recherchent depuis plusieurs mois.

En volume, le nombre des transactions (neuf et ancien) a progressé de 23% au troisième trimestre par rapport à la même période de 2009. Il a retrouvé le niveau moyen (185.000 par an) observé, de 1999 à 2007, avant la crise.

Les étrangers, qui représentent près de 8% des propriétaires à Paris, sont aussi de plus en plus amateurs "d'appartements de grand standing dans le coeur de la capitale", selon Me Lefebvre.

Les Italiens, avec près du quart du total, sont devenus les principaux acheteurs étrangers, devant les Belges et les Néerlandais qui, grâce aux facilités offertes par le TGV, s'en servent souvent comme résidences secondaires pour profiter des attraits culturels et gastronomiques de la capitale.

"Dans les prochains mois, les ventes resteront soutenues par la faiblesse des taux d'intérêt, un contexte psychologique favorable au logement, en dépit de la disparition des achats d'anticipation, avant la disparition ou la modification de certaines mesures financières et fiscales", pronostiquent les notaires.

Surtout que, selon eux, "le niveau particulièrement faible des taux d'intérêt ne devrait pas significativement changer en 2011".

Pour autant, "la poursuite de la hausse des prix immobiliers va finir par peser sur la capacité d'achat des ménages et limiter la hausse à venir des ventes de logements", prédit Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC France, dans une étude intitulée "Marché immobilier français: la consolidation?"