Un septuagénaire pris à la gorge par les dettes a tué son épouse et son fils dans leur lit respectif avant de mettre son fusil de chasse sous son propre menton et de mettre fin à ses jours dans un pavillon propret du Vernet, au sud de Toulouse.
Quelques minutes avant 7H00 du matin, cet homme de 77 ans, présenté par certains comme un retraité de France Télécom, a tiré une balle dans le coeur de sa femme, du même âge, a indiqué à la presse le procureur de Toulouse, Michel Valet.
Juste avant ou après, il a fait feu à deux reprises avec son calibre 12 sur son fils, âgé de 55 ans, dans une chambre voisine. Enfin, après avoir rechargé son arme, il s'est donné la mort.
Son corps a été retrouvé au pied du lit conjugal, dans lequel gisait son épouse, toujours en chemise de nuit. Celui de son fils, en pyjama, a été découvert derrière la porte, au pied du lit. Seul le père était habillé.
Il "a envoyé trois SMS à des proches quelques minutes avant le drame, et un message écrit a été retrouvé, où il fait part de son intention d'en finir avec la vie, un message très court de quelques mots", a rapporté le procureur.
"Rien ne laisse penser que son épouse était au courant" de ses projets, a-t-il ajouté.
La famille, elle, s'inquiétait déjà depuis quelques temps du climat dans le foyer, a dit le procureur sans plus de précision.
Quand elle a reçu l'un des messages, la petite-fille des retraités, âgé d'environ 25 ans, s'est immédiatement rendue à la maison de ses grands-parents, dont elle avait les clés. Tous trois étaient morts quand la jeune femme est arrivée sur les lieux.
La situation financière dans laquelle se trouvait la famille, très lourdement endettée, pourrait avoir poussé le père à une telle extrémité.
Le voisinage, lui, semblait loin de connaître les ennuis du couple et de leur fils qui, célibataire, avait un travail, mais vivait chez ses parents.
Selon Serge Demange, maire de ce village de 2.200 habitants, ils étaient "honorablement connus".
"Je connaissais ces gens personnellement, j'avais eu des contacts cordiaux avec eux, c'étaient des gens bien", a-t-il confié, accablé, tandis que la gendarmerie scientifique allait et venait en tenue blanche et procédait à ses investigations dans la petite villa, ombragée d'un saule pleureur.
"Comment des adultes peuvent-ils en arriver à prendre pareilles décisions ?", se demandait-il, désemparé.
Ignorant des premières conclusions de l'enquête, Serge Demange croyait à une "décision commune".
A l'extérieur du périmètre délimité par les gendarmes autour de la bâtisse, les voisins de la rue de la Guadeloupe, sous le couvert de l'anonymat, s'accordaient sur la grande discrétion de cette famille.
"Je n'avais aucun contact avec eux, ils restaient de leur côté, ils ne parlaient à personne, ils n'étaient pas causants", disait l'un d'eux.
"En été, je les avais vus passer la tondeuse. On est très surpris, ce sont des gens qu'on ne connaissait pas dans le quartier. Pourtant, ça fait 15 ans qu'ils sont là", disait une autre, derrière son portail.