Un Malien de 38 ans en situation irrégulière est décédé dans la nuit de lundi à mardi à Colombes (Hauts-de-Seine) après avoir reçu deux décharges du pistolet à impulsions électriques Taser pendant son interpellation par la police, a indiqué mardi une source policière.
L'Inspection générale des services (IGS, "police des polices") a été saisie d'une enquête par le parquet de Nanterre, a annoncé la préfecture de police de Paris (PP).
"Au cours de l'interpellation, il y a eu usage de Taser par deux fois. A l'issue de l'intervention, la personne est décédée d'un malaise dont l'origine reste à déterminer", a expliqué à l'AFP une porte-parole de la police.
Le directeur de Taser France, Antoine di Zazzo, a déclaré à l'AFP que "seule l'autopsie de cet homme permettra de dire si notre pistolet est responsable du décès". "A ce jour, dans le monde, le Taser n'a jamais tué quelqu'un", a-t-il assuré.
Vers 23h30, selon la PP, des effectifs de la direction territoriale de la police de proximité (DTSP) des Hauts-de-Seine ont été appelés pour un différend rue Gabriel-Péri, à Colombes, entre l'homme et son ami qui l'hébergeait.
Au moment du contrôle d'identité, l'homme, en situation irrégulière, toujours selon la préfecture de police, a tenté de frapper les policiers à l'aide d'un marteau.
Il a "pété les plombs" et est allé chercher un gros marteau pour frapper l'un des policiers au niveau de l'arme accrochée à la ceinture, a dit la source policière.
Selon la PP, les policiers intervenant ont fait usage de gaz lacrymogènes et d'un bâton de défense afin de le neutraliser "sans succès". L'homme, décrit comme violent et de forte corpulence par une source policière, s'est enfui dans les étages de l'immeuble.
Il a à nouveau utilisé son marteau contre huit policiers dont quatre ont été légèrement blessés, selon la PP. La police a alors fait usage d'un pistolet à impulsion électrique car il était "très difficilement maîtrisable", selon la PP.
Selon la source policière, les policiers ont tiré deux fois mais les décharges ne semblent pas avoir eu d'effet sur lui.
Une fois maîtrisé, l'homme a été interpellé pour être emmené au commissariat mais il a fait un "malaise cardiaque" dans l'ascenseur, a encore dit la PP.
Les sapeurs-pompiers qui étaient sur place pour soigner les policiers blessés ont porté assistance à la victime. Malgré l'aide du Samu, l'homme n'a pas pu être réanimé et est décédé vers 01h30, selon la PP.
L'homme avait une autorisation provisoire de séjour datant de 1993, selon une autre source policière, donc non valable depuis des années.
Le directeur du cabinet du préfet de police de Paris, Jean-Louis Fiamenghi, s'est rendu sur les lieux peu après les faits, a indiqué la PP.