La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) a envoyé au total 100 000 courriels aux internautes s'étant livré au téléchargement illégal, selon une information publiée par Le Figaro.
Une moyenne de 2 000 e-mails par jour
Les premiers envois d'e-mails d'avertissement ont démarré en octobre 2010. L'Hadopi poste environ 2 000 mails par jour depuis novembre.
Une « goutte d'eau », note Le Figaro, face aux 70 000 procès-verbaux que les ayants droit (représentant l'industrie de la musique ou du cinéma) fournissent... chaque jour !
« Nous avons choisi volontairement cette proportion (3 %) pour tester le dispositif, évaluer les réactions, expliquent les magistrats, espérant que la majorité des téléchargeurs reculerait spontanément.
Il est trop tôt pour conclure. »
Note de Nonante: Notez qu'en février 2009, Christine Albanel, ministre de l'inculture, estimait l'envoi de mails à 10 000 par jour.
Des internautes ont répondu... par La Poste !
Amusant : 15 % des internautes qui ont reçu le courriel d'avertissement ont répondu... par La Poste ! Beaucoup s'enquièrent de leur faute, car l'œuvre piratée n'est pas mentionnée.
« C'est une protection, assure Jacques Bille, de la Cour des comptes.
Imaginez que madame ouvre le mail et constate que monsieur télécharge des programmes grivois... »
La plupart des internautes confessent, indique Le Figaro : « Oui, c'est vrai, j'ai téléchargé » et jurent : « Je ne le ferai plus ».
Montée en puissance pour 2011
Dilemme de l'Hadopi : « Soit nous envoyons des flopées de mails et on nous traitera d'abominables répressifs. Soit nous sommes plus prudents et on nous qualifie d'inefficace », résume Jacques Bille, de la Cour des comptes.
Les magistrats prévoient une montée en puissance en 2011. Mais la possibilité d'être pris quand on n'est qu'un « pirate » occasionnel semble faible.
En janvier, l'Hadopi entrera dans la phase deux, avec l'envoi d'un e-mail et d'un courrier recommandé aux récidivistes. Dernière étape avant le juge et l'éventuelle suspension de l'Internet.