Entre le gouvernement américain et les sites de poker en ligne, l'heure n'est plus au bluff : le FBI a mené le week-end dernier une action percutante contre plusieurs gros sites. Au programme, blocage d'accès, saisies de noms de domaines et accusations de blanchiment d'argent. Les jeux d'argent en ligne sont interdits aux USA depuis 2006.
Depuis le début du week-end, les sites PokerStars, Full Tilt Poker et Absolute Poker affichent un message émanant du FBI, indiquant la saisie du domaine. « La réalisation, le financement, la gestion, la supervision, la direction, ou la possession de tout ou partie d'une entreprise de jeu illégal est un crime fédéral » explique la page d'accueil des trois sites, illégaux sur le territoire américain depuis que le Congrès a interdit les jeux en ligne en 2006. Le site du FBI confirme qu'il ne s'agit pas d'une plaisanterie.
Au blocage en bonne et due forme de ces sites s'ajoutent des poursuites judiciaires à l'encontre de leurs fondateurs, accusés entre autres de blanchiment d'argent. « Les accusés, sachant très bien que leurs affaires sont illégales aux Etats-Unis, ont menti aux banques sur la vraie nature de leurs activités » commente Janice Fedarcyk, en charge du dossier au FBI. « Ils ont fait le pari qu'ils pouvaient continuer leurs activités, mais ont perdu ». Les autorités réclament 1,5 milliard de dollars à PokerStars, 1 milliard de dollars à Full Tilt Poker, et 500 millions de dollars à Absolute Poker. Par ailleurs, 76 comptes bancaires liés aux sites ont été gelés dans 14 pays, et 11 cadres hauts placés dans le fonctionnement des sites ont été arrêtés. Les fondateurs des 3 sites ciblés risquent jusqu'à 20 ans de prison. Ils sont toujours recherchés par Interpol.
Quid de l'argent des joueurs ?
Face à cette action de grande envergure et au blocage de comptes bancaires, les joueurs s'inquiètent, et pas uniquement les américains. Néanmoins, PokerStars et Full Tilt Poker ont assuré ce week-end que les fonds des joueurs étaient en sécurité, et que leur retrait était même possible, même si des difficultés techniques semblent être de mise.
Voyant venir le vent, d'autres services de poker en ligne visiblement non concernés par cette opération ont fait le nécessaire pour fermer l'accès aux joueurs américains - qui représentent entre 30 et 40% de leur clientèle, selon Les Echos.
En France, le poker en ligne est légal depuis fin juin 2010 : les versions françaises des sites ciblés par le FBI n'ont d'ailleurs pas été impactées par cette action coup de poing.