Il a fallu seulement 36 heures à la police pour retrouver un ordinateur dérobé chez un revendeur Apple parisien. La boutique avait en effet pris soin d'équiper la machine d'un logiciel de protection permettant sa géolocalisation.
Petit, fin, sans attache antivol, le MacBook Air constitue une cible toute désignée pour les vols à l'étalage. Pour protéger leur matériel d'exposition, certaines boutiques de matériel informatique optent pour une protection logicielle, sous la forme d'un mouchard. Une solution que ne regrette pas d'avoir adopté VO Record, un revendeur Apple situé dans le 10e arrondissement de Paris. Il a permis à la police de retrouver l'une de ses machines 36 heures après qu'elle ait été volée.
La machine, d'une valeur de 2 000 euros, a été retrouvée en 36 heures.
Les faits remontent au lundi 9 mai, quand un client se présente à la boutique. Il se montre très intéressé par plusieurs ordinateurs et finalement opte pour une machine de bureau. Tandis que le vendeur est occupé à rédiger la facture, l'individu glisse sous son manteau un MacBook Air présenté en démonstration. Puis il sort de la boutique sous le prétexte d'aller chercher sa voiture afin d'y déposer plus facilement son achat. Naturellement, il ne revient pas.
Le vendeur se rend alors compte de la disparition de la machine. Il se connecte sur le portail d'Undercover, le site Internet de la marque du mouchard, et grâce au logiciel installé sur le Mac, il le déclare comme étant volé. C'est à cette seule condition que le programme sort de sa veille, sans que le receleur s'en rende compte.
Activation à distance du mouchard.
Dès que l'ordinateur est connecté à Internet, le logiciel prend des photos grâce à la webcam. Il effectue des copies d'écran à intervalles réguliers et saisit l'adresse IP. Il localise même la machine grâce aux réseaux Wi-Fi situés à proximité, avec une précision de 20 mètres. Celle-ci est d'abord localisée à Aubervilliers, puis dans Paris, à la station de métro Château d'Eau.
Ces informations sont envoyées sur le site Undercover, dans l'espace réservé au véritable propriétaire. Armé de ces preuves, celui-ci porte alors plainte au commissariat. « Quand je me suis présenté au commissariat, les policiers ont d'abord été amusés par les informations que je leur apportais. Mais ils ont vite compris que je leur facilitais grandement le travail », explique monsieur E.B., le commerçant volé.
Effectivement, les enquêteurs de la Brigade d'enquêtes d'initiative (BEI) se sont rendus sur le dernier lieu où la machine a été géolocalisée, qui se trouvait être un magasin. Un individu d'une trentaine d'années, qui correspondait aux photos prises par la webcam, avait justement le MacBook sur les genoux. L'homme a reconnu le recel, mais a nié être l'auteur du vol. Ce que confirme le vendeur du magasin présent lors des faits.
La préfecture de police indique qu'il a été remis en liberté sur instruction du Parquet. L'enquête se poursuit pour parvenir à identifier le voleur. Et, là encore, les technologies sont d'une aide précieuse puisque les enquêteurs ont en main son portrait, grâce à la caméra de vidéosurveillance installée dans le magasin.