Aujourd'hui, en France, qui n'a jamais testé un service de télévision de rattrapage (dit catch-up TV), que ce soit directement sur son téléviseur ou via Internet ? Le service M6Replay connaît un grand succès depuis son lancement il y a trois ans, certains contenus de Canal+ sont particulièrement visionnés sur son site, et TF1 n'est pas en reste. Le groupe France Télévisions, le dernier arrivé dans le secteur (l'an passé) avec son service Pluzz.fr, pourrait pourtant être l'un des tous premiers à proposer des films après Arte.
Pour le moment, ces services se cantonnent aux émissions, aux journaux, et à quelques séries (pas toutes). Mais aucun film n'est disponible. Question de droit. Il faut dire aussi que la publicité est gérée différemment sur ce type de service, et surtout, que les contenus sont visibles gratuitement et sans limite durant sept jours. Si cela ne pose pas de problème pour les émissions et les journaux, la chanson est différente pour les séries (disponibles en vente en DVD ou même en VoD), et ne parlons pas des films.
Pour diffuser des films sur Pluzz, France Télévisions doit donc négocier âprement avec les producteurs et les ayants droit. Selon Les Échos, ces négociations ne concernent pour le moment que les films co-produits par le groupe France Télévisions lui-même. Ce qui devrait faciliter les discussions.
En toute logique, les films seront en majorité de nationalités françaises et ne seront donc pas légion. Il ne faut donc pas s'attendre à voir arriver sur Pluzz des blockbusters étrangers, notamment américains.
Selon source proche du dossier, qui s'est confiée au quotidien économique, le risque de cannibalisation des autres secteurs et supports (DVD, VoD, etc.) est nul : « Il faut bien avoir en tête que ce sont des longs-métrages que nous diffusons 24 mois au minimum après leur sortie en salle et qui ont déjà été vus sur Canal+ en DVD et en vidéo à la demande. »
Reste à convaincre les différentes parties. L'avancée est tout de même intéressante à suivre.