L'auteur présumé de la photo, un intermédiaire et l'internaute qui a posté le cliché de l'exercice de maths la veille de l'épreuve sur internet doivent passer devant le juge d'instruction samedi.
Trois jeunes hommes pourraient être placés en détention samedi dans le cadre de l'affaire de la fuite sur internet d'une partie du sujet de maths du bac S. Le parquet de Paris a en effet réclamé samedi matin un mandat de dépôt contre les trois suspects qui doivent être présentés à un juge d'instruction dans la journée. Le parquet a ouvert dans la foulée une information judiciaire pour fraudes à examens publics, violation de secret professionnel, abus de confiance, vols, et recel.
Le premier suspect est un étudiant en informatique de 21 ans, le fameux «Chaldeen» qui a posté sur le forum 15-18 du site jeuxvideo.com la photo de l'exercice de probabilités incriminé. Le jeune homme a été retrouvé grâce aux traces informatiques (son adresse IP) qu'il a laissées derrière lui et arrêté jeudi avec son grand frère qui a depuis été relâché.
Le deuxième est un lycéen du Val d'Oise qui s'est spontanément rendu à la police jeudi soir. Placé en garde à vue, il aurait joué un rôle d'intermédiaire. D'après le procureur général adjoint du parquet de Paris, il aurait obtenu le cliché du sujet d'un camarade qui se vantait d'en avoir une copie sur son téléphone portable puis l'aurait transmis à son ami Chaldeen qui avait obtenu son bac l'année précédente, sans tricher, précise sa meilleure amie sur Europe 1.
La personne à l'origine de la fuite toujours recherchée
Le troisième suspect, également lycéen dans le Val d'Oise, pourrait quant à lui être l'auteur de la photo prise au Blackberry le 11 juin. L'énoncé lui aurait été montré par une autre personne, qui, selon les enquêteurs, «aurait commis la faute la plus grave», en dévoilant le sujet à un tiers. Cette dernière personne est encore activement recherchée. D'après la meilleure amie de Chaldeen, il s'agirait «d'un imprimeur» qui aurait fait entrer un ami dans le bâtiment pour lui montrer les sujets.
Quand Chaldeen a eu le cliché entre les mains neuf jours plus tard, il s'est dit «je ne vois pas pourquoi seules quelques personnes auraient le sujet», explique cette amie. Le jeune homme l'aurait donc publié sur internet sans penser que les choses prendraient une telle ampleur. Vendredi, à la fin de leur garde à vue, une source proche de l'enquête a d'ailleurs évoqué «une blague de potache qui a mal tourné», et ajouté que les suspects «ne s'étaient pas rendu compte des conséquences» de leurs actes. Ils apparaissent «un peu dépassés par les événements».
Des sources proches de l'enquête ont confirmé vendredi que la faille pouvait se situer dans une imprimerie. L'Imprimerie nationale a tenu à préciser que c'était les académies qui étaient responsables des impressions. Dans les académies de Paris, Créteil et Versailles, c'est la Maison des Examens d'Arcueil qui se charge d'imprimer les sujets. Le centre dispose d'une imprimerie ultra-sécurisée, avec contrôle biométrique du personnel. Autre mesure de précaution, les employés dont l'un des proches passe le bac sont mutés provisoirement afin de limiter les fuites.