Comme annoncé, la Hadopi va organiser une rencontre publique (« pas une conférence de presse » nous a-t-on bien souligné) ce 11 juillet à la Bellevilloise, dans le 20e arrondissement (*). L'objet sera double : la mise en œuvre de la réponse graduée et l'activité chiffrée de la Commission de protection des droits.
Premières estimations.
Sur la question de la volumétrie, nos dernières estimations obtenues à partir des données chiffrées de FAI, globalisées en fonction de leurs parts de marché, tablent pour le premier semestre 2011 sur :
1,2 million de demande d'identification d'IP.
550 000 emails d'avertissements envoyés aux abonnés, accusés non de contrefaçon, mais de négligence caractérisée.
Ces chiffres partent du principe que le même nombre de demandes est adressé à chaque FAI.
Du chiffre et une crise.
Cette rencontre arrive après un 6 juillet qui fera date dans l'histoire d'Hadopi.
Hier, vers 11H30, la Rue de Texel publiait un communiqué « hors norme » : elle critiquait la SCPP d'envisager un jour prochain, un logiciel de sécurisation non labellisé, installé volontairement par l'abonné...
A 15h30, le même jour, la CNIL mettait en demeure les ayants droit (SCPP, SACEM, SDRM, SPPF et ALPA) et leur sous-traitant TMG pour les défauts de sécurisation du système informatique constaté en amont de la Hadopi : une « absence de sécurité satisfaisante » à l'origine d'une fuite de données personnelles chez TMG. La CNIL pointe un « manque de rigueur dans la mise à jour des équipements informatiques », « mesures de sécurité physique défaillantes » et « absence de procédure formalisée garantissant la bonne application de ces mesures. »
Une réponse dégradée.
Bien bonne, la CNIL n'a pas voulu diffuser son rapport. Elle n'a adressé en outre qu'une mise en demeure. Et surtout, elle n'a pas rappelé que dès le 10 juin 2010, elle réclamait déjà un audit de sécurité du système informatique de TMG. Audit que la Hadopi avait promis plusieurs fois dès l'automne 2010.
Cet audit aura finalement été lancé après la fuite de données chez TMG, en juin 2011.
La Hadopi, soupçonnée de négligence caractérisée.
Eric Walter nous a expliqué sur Twitter que ce contrôle avait pris du temps, mais qu'il était même fin prêt lors de la découverte de la faille TMG. Ce contrôle aurait simplement été repoussé pour ne se concentrer que sur la fuite de sécurité. Une explication devrait être resservie lundi devant l'auditoire.
On remarquera que la Hadopi a publié un communiqué de presse de deux pages en s'appuyant sur quelques mots prononcés dans une interview de la SCPP publiée il y a 6 jours. Mots confirmant ce qu'on savait depuis des mois. La Hadopi en profitait pour se porter garante de la neutralité du net, de la transparence et de la vie privée. A ce jour, la Rue de Texel n'a pour l'heure publié aucun communiqué suite au défaut de sécurisation avéré chez TMG.