Robert Thollot, professeur de sciences économiques, a été averti trois fois par la Hadopi, qui l'accuse d'avoir téléchargé des contenus illégalement. Initialement convoqué le 21 septembre par la Commission de Protection des Droits (CPD), l'audition a été reportée dans l'attente de « résultats complémentaires ».

C'est un casse-tête pour l'Hadopi. Effectivement, Robert Thollot n'a pas vraiment la tête de l'emploi, celle du téléchargeur illégal fou. D'ailleurs, il s'est déjà indigné dans les médias, expliquant au Parisien qu'il a d'abord pensé « à une erreur ». Effectivement, ce professeur de sciences économiques est accusé d'avoir téléchargé du contenu illégal plus de trois fois, dont « David Guetta, puis Rihanna », et pour finir « Iron Man 2, alors que je ne sais même pas comment on fait », s'exclame-t-il.

Robert Thollot a contacté lui-même l'Hadopi pour expliquer que c'était une erreur. Finalement, il a reçu un courrier lui indiquant qu'il était convoqué le 21 septembre. « Le 2 septembre, la HADOPI a annoncé à M. Thollot le report de sa convocation sine die dans l'attente d'informations complémentaires de la part de son fournisseur d'accès, informations qui lui ont d'ores-et-déjà été transmises », note SOS-Hadopi, qui souligne que cette affaire démontre une fois de plus que le dispositif de riposte graduée instauré par la loi HADOPI, loin de protéger les artistes, crée une insécurité permanente pour tous les internautes français. Ils deviennent de facto, dans l'arbitraire le plus absolu, des présumés coupables, des «délinquants honnêtes ».

Robert Thollot ne devra pas se déplacer à Paris, à 500 km de chez lui à ses frais. La convocation, reportée à une date encore non-précisée, pourrait se dérouler en vidéo-conférence. SOS-Hadopi écrit encore qu' « aujourd'hui HADOPI c'est 18 millions de constats établis par les ayants-droits (sur 22 millions d'abonnements à Internet !), un million d'identifications par la Haute Autorité, 470 000 premières recommandations et 20 000 deuxièmes avertissements ».