Et si Google rachetait le géant Akamai ? La rumeur, lancée avant-hier par Business Insider, a fait bondir l'action d'Akamai de 9 % et a affolé bien des spécialistes. Infirmée le lendemain dans les colonnes de Bloomberg, la nouvelle s'est donc essoufflée d'elle-même. Néanmoins, pendant de longues heures, le sujet a fait couler beaucoup d'encre. Et il y a de quoi.
Akamai n'est en effet pas n'importe quelle société. Il est l'un des intermédiaires incontournables entre les grands sites web et les FAI. Forte de plusieurs dizaines de milliers de serveurs à travers le monde, la société gère entre un cinquième et un quart du trafic internet mondial.
L'importance d'Akamai est donc gigantesque, et ses principaux concurrents sont Limelight, Savvis ou encore Level 3. Tous sont Américains et gèrent le trafic des sites comme Netflix, Apple, Microsoft, Amazon, Yahoo!, Facebook, MySpace, Adobe, Blizzard, etc. Chaque fournisseur n'a pas forcément l'exclusivité et il n'est pas rare qu'un site utilise les services de plusieurs fournisseurs afin d'avoir le meilleur réseau possible.
Néanmoins, le leader du secteur est Akamai. Si Google venait à croquer ce dernier, il s'agirait du second tremblement de terre dans la même année pour Google, après son rachat de Motorola. La mainmise sur le Web de la part de Google serait on ne peut plus confortée, ce qui ne serait pas sans créer quelques problèmes de conflit d'intérêts.
Mais malgré ce démenti, cette rumeur est-elle crédible ? Depuis janvier, Akamai a perdu la moitié de sa valeur. La société a actuellement une valorisation boursière 4,5 milliards de dollars et peut donc largement être croquée par Google.
Qui plus est, face à la montée de la concurrence, de nombreux investisseurs pensent que les beaux jours d'Akamai sont plutôt derrière lui. De plus, la rumeur initiale serait partie du fait que Google s'apprête à réaliser une acquisition importante dans les semaines à venir.
Enfin, Akamai, de par son métier, dispose d'informations précises sur le trafic internet mondial. Cela pourrait ainsi permettre à Google d'optimiser ses différents services, notamment ses recherches et YouTube, afin de s'adapter au mieux à la demande mondiale.
Une telle acquisition n'étonnera donc personne.