Comme annoncé le mois dernier, la bulle 2.0 bat de l'aile. Et c'est encore Groupon qui est mis à l'index. Après s'être fait taper sur les doigts par la SEC, l'autorité américaine des marchés, pour avoir surgonflé ses comptes, voilà que le spécialiste des achats groupés fait à nouveau parler de lui. Cette fois, Groupon a donné ses prévisions pour sa future entrée en bourse. Et elles sont plus de deux fois inférieures à ce qui était prévu en juin dernier.
Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Cet adage devrait résonner dans la tête des dirigeants de Groupon. En effet, ces derniers avaient eux-mêmes évalué en juin dernier leur valorisation boursière à près de 25 milliards de dollars. Quatre mois plus tard, Groupon vaudrait entre 10,1 milliards et 11,4 milliards de dollars.
Cette nouvelle est cependant peu étonnante, dès lors que la SEC a divisé entre deux et trois le chiffre d'affaires réel de Groupon. Sans parler de la chute de 95 % de son bénéfice net. Sa valorisation boursière ne pouvait qu'en pâtir.
Un désastre
Selon Sucharita Mulpuru, un analyste pour Forrester Research et interrogé par l'Associated Press, « Groupon est un désastre ». Un résumé particulièrement dur, qui mesure néanmoins pleinement les problèmes que vivent les sites d'achats groupés et en particulier Groupon.
Pour de nombreux analystes, le cas Groupon prouve qu'il est difficile d'évaluer une startup dans un secteur nouvellement créé. L'emballement peut aisément prendre et on en arrive ainsi à des différences abyssales d'une dizaine de milliards de dollars.
Vers une explosion de la bulle 2.0 ?
Aujourd'hui, le marché des coupons et des achats groupés fait débat. Certains marchands, indispensables pour la survie de Groupon, se plaignent des conditions imposées par le site et pourraient bien quitter le navire, quand bien même la visibilité offerte est intéressante.
Reste à savoir désormais si Groupon sera la seule startup concernée par ces différences d'évaluation. La question peut en tout cas se poser au sujet des éditeurs de jeux sociaux (Zynga, Rovio, etc.), Twitter, et bien sûr le réseau social Facebook, dont la valorisation boursière pourrait dépasser les 100 milliards de dollars à son lancement, soit autant qu'Amazon...
Groupon devrait faire son entrée en bourse au début du mois prochain.