Alors que la cession d'Orange Suisse suscite de nombreux appétits, celui de Xavier Niel y compris, voilà qu'un nouveau candidat fait son apparition : le personnel français. Sous l'impulsion du syndicat CFE-CGC/UNSA et de l'Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés (ADEAS) de France Télécom, il a ainsi été décidé de proposer un projet mêlant le personnel, deuxième actionnaire de France Télécom, avec l'un des actuels candidats.
Le syndicat et l'ADEAS sont hostiles depuis le début à la vente d'Orange Suisse. Pour eux, ce désengagement de la Suisse du géant français n'est qu'un moyen de faire rentrer rapidement du cash afin de le reverser aux actionnaires, dont l'État lui-même.
Ils souhaitent par conséquent contrer cette cession en utilisant le pouvoir des salariés. Ces derniers sont en effet le deuxième actionnaire d'Orange avec 4,41 % du capital, derrière l'État français qui en détient encore 27 %.
« L'Épargne Salariale gérée par les fonds représente aujourd'hui près de 2,5 milliards d'euros » précise la lettre du syndicat adressée à Stéphane Richard, le PDG de France Télécom. Or rappelons qu'Orange Suisse est en vente pour 2 milliards de francs suisses, soit environ 1,6 milliard d'euros.
Cette implication du personnel est cependant loin d'être une réalisation concrète. Stéphane Richard doit en effet convoquer les Conseils de Surveillance des fonds de l'épargne salariale, ceci afin que l'ADEAS « puisse présenter son projet de reprise d'Orange Suisse, et que la banque gestionnaire de l'épargne salariale de France Télécom puisse faire une proposition technique ad-hoc pour mettre en œuvre une telle opération. Il conviendra aussi de convoquer le Comité Groupe Monde afin d'informer l'ensemble des personnels, et notamment de permettre aux personnels d'Orange Suisse de participer au financement du rachat. »
Qui plus est, dans le passé, les salariés-actionnaires ont connu diverses oppositions avec la direction et l'État français. Cela a d'ailleurs mené à la création de l'ADEAS comme ce communiqué du 6 février 2009 le montre.
Selon Sébastien Crozier, le président du syndicat, « l'objectif final est que le personnel dispose d'environ 35% de la structure juridique qui rachètera 100% d'Orange Suisse ». Mais cet objectif n'est-il pas plus un rêve qu'autre chose ?