Les prix de gros de l'ADSL, soit ce que paient les FAI alternatifs à France Télécom pour exploiter son réseau, vont diminuer de 50 centimes à partir de l'an prochain selon La Tribune. Cela peut paraître dérisoire, mais 50 centimes par abonné représentent des millions d'euros de gains pour SFR et Free, et autant de pertes pour Orange.
Bon pour Free, SFR et Bouygues Télécom.
Aujourd'hui, ce tarif de gros est de 9 € par abonné. Il a été fixé en 2009. Trois ans plus tôt, en 2006, il était de 9,3 €, de 9,5 € en 2005 et de 10,5 € en 2002. Depuis près de dix ans donc, ce tarif n'a que peu évolué. Les baisses importantes ont en fait été mises en place auparavant. Ce tarif était en effet de 17,1 € en 2000 et de 14,5 € en 2001. En l'espace de deux ans, nous sommes donc passés de 17,1 € à 10,5 €, pour finalement se réduire à petits pas par la suite.
La différence est particulièrement importante et cela a surtout permis l'essor des forfaits à 30 € par mois. Free a d'ailleurs lancé son offre à 29,99 € par mois en 2002 alors que la concurrence était encore à 45 € par mois. Ce qui n'a pas été sans conséquence, avec la disparition rapide de bien des petits FAI.
Pas d'impact sur votre facture.
Cette future baisse de 50 centimes, qui reste à confirmer par l'ARCEP, n'aura cependant aucun impact sur la facture de l'abonné du fait de sa faiblesse. L'heure est de plus à la hausse des tarifs plus qu'à la baisse. Il ne faut donc pas s'attendre à des prix cassés, contrairement aux baisses des coûts de terminaisons mobiles qui permettent désormais aux opérateurs d'offrir de l'illimité à des prix abordables.
L'idée de Numericable rejetée.
Notons que cette baisse est en opposition totale avec l'idée formulée par Numericable en juin dernier. Le câblo-opérateur, qui n'est d'ailleurs pas concerné par cette nouvelle puisqu'il dispose de son propre réseau, avait ainsi émis l'idée d'augmenter le prix de gros de l'ADSL. Ceci dans le but de déprécier l'ADSL et d'augmenter l'intérêt de la fibre optique, ce qui aurait poussé les opérateurs à investir massivement dans le très haut débit au lieu de se contenter d'exploiter l'ADSL.
Cette idée partait notamment du constat que le taux d'abonnement à la fibre est particulièrement élevé dans les zones où le haut débit est peu performant ou inexistant. Le concept de déprécier le haut débit pour favoriser le très haut débit n'a donc pas été suivi par l'Autorité de régulation des télécoms.
Avec un prix de gros de 8,5 €, la France ne serait pas le pays le moins coûteux en Europe, mais serait dans la moyenne. Nous devrions avoir la confirmation de cette nouvelle dans les 15 prochains jours.