Suite à la polémique Carrier IQ, une "class action" (procès massif) vient d'être lancée aux États-Unis contre plusieurs constructeurs et opérateurs. Au cœur de la plainte : l'exploitation des données privées.
L'affaire pourrait avoir un retentissement important, tant les sociétés impliquées sont importantes : Apple, HTC, Samsung, Motorola, AT&T, Sprint, T-Mobile et celui par qui tout est arrivé : Carrier IQ. Cette entreprise est accusée avoir mis au point un système adopté par les autres acteurs visés par la plainte, permettant de récupérer les données personnelles des utilisateurs de mobiles à leur insu. Trois cabinets d'avocats ont ainsi uni leur compétence pour initier une plainte collective censée défendre les droits de « 150 millions d'utilisateurs de téléphones portables ».
Un système abandonné depuis.
Découvert en septembre dernier sur un mobile commercialisé par l'opérateur américain Sprint, le système a été ensuite repéré chez une bonne partie des constructeurs, mais a été abandonné depuis. Il permettait par exemple de géolocaliser un utilisateur lorsqu'il prenait un appel et de lister plusieurs des actions effectuées sur son terminal. Tout cela se faisait bien entendu de manière entièrement invisible et sans l'aval du propriétaire du mobile.
Tous les constructeurs incriminés ont depuis pris leur distance avec le système. Apple en particulier, dernier à utiliser encore quelques bribes de Carrier IQ dans iOS 5 : « Nous avons arrêté d'utiliser Carrier IQ avec iOS 5 dans la plupart de nos produits et nous allons complètement le retirer dans une prochaine mise à jour. [...] Nous n'avons jamais enregistré les frappes au clavier, les messages ou toute autre information personnelle avec ces données de diagnostics, et nous n'avons aucune intention de le faire » se défendait ainsi la société dirigée par Tim Cook.