Le Windows Store, dont Microsoft a publié cette semaine de nombreux détails, sera l'une des fonctionnalités phares de Windows 8. Pour les appareils de type ARM tels que les tablettes, il sera même l'unique moyen pour installer des applications. Mais les conditions d'utilisation du service stipulent clairement que Microsoft aura le droit de supprimer des applications à distance. Explications.
Les conditions d'utilisation sont intéressantes, car elles précisent certains points qui, si l'on pouvait se douter du résultat, demeuraient flous. C'est le cas par exemple de la limite du nombre de machines par application. L'éditeur explique que le « plus souvent », une application pourra être installée sur cinq machines, ordinateurs, portables et tablettes. Une fois cette limite de cinq dépassée, toute nouvelle installation provoquera la désactivation de l'application sur l'une des machines. L'éditeur ne précise pas dans quel ordre, mais il pourrait être simplement chronologique.
Autre précision importante : l'éditeur peut stipuler dans la licence de son application qu'une seule machine ne peut la recevoir. Imaginons qu'Adobe publie Photoshop dans le Windows Store. Il est évident que la licence d'un tel produit ne couvrirait cinq machines puisqu'il s'agirait d'une stratégie commerciale trop différente de ce qui existe actuellement. On se doute également que Microsoft pave la voie pour certains de ses produits comme Office.
Mais ces conditions contiennent surtout un paragraphe consacré à la suppression des applications à distance. Microsoft s'en donne l'autorisation et cite plusieurs cas où une telle action devrait être entreprise. Premier exemple cité : une contrainte légale. Une application pourrait faire l'objet d'une plainte pour infraction à un copyright et qui obligerait la firme à supprimer la supprimer de la boutique en ligne. Autre exemple : un problème de sécurité remonté par les utilisateurs. Dans les deux cas, Microsoft dispose d'une valve de sécurité : un signal envoyé aux comptes ayant acheté cette application pour qu'elle soit supprimée.
Deux précisions relatives à la suppression d'une application :
Les données générées par cette application seront perdues si l'utilisateur ne les a pas sauvegardés d'une manière ou d'une autre
En cas d'application payante, l'utilisateur pourra être remboursé.
À noter que les conditions s'appliquent à Windows 8 bêta qui n'est pas encore disponible puisque cette version ne doit arriver que fin février. L'éditeur ajoute que les conditions d'accès et tout ce qui touche au Windows Store est susceptible d'être modifié.
Est-il étonnant de voir Microsoft prévoir un tel recours ? Non, en tout cas si l'on tient compte du fait que la même possibilité existe chez Apple, Google et Amazon (pour le Kindle). Il s'agit d'une protection des éditeurs pour se prémunir notamment en cas de contraintes légales. Reste qu'il n'est pas agréable de se dire qu'une application peut disparaître de sa machine en un éclair si un problème se fait jour.