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Brevets : Microsoft fait payer à LG son utilisation d'Android et ChromeOS


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Le système Android possède plusieurs signes distinctifs dont sa gratuité pour les constructeurs. Du moins, une gratuité supposée puisque les accords de licence de plus en plus nombreux risquent de provoquer un changement d'attitude de Google.

Microsoft et Apple sont particulièrement engagés dans la bataille contre leur concurrent, le premier via des accords avec les constructeurs, le second via des plaintes. Et Microsoft vient de ramener un autre acteur dans le « droit » chemin : LG.

Et de onze.

La technique de Microsoft concernant Android n'est pas de tenter de faire bloquer la vente de certains produits comme le fait Apple, notamment avec Samsung.

La firme se sert de son vaste arsenal de brevets pour approcher les constructeurs et négocier des accords de licence. On se souvient notamment que le premier à succomber aux charmes de Redmond fut HTC. Les chiffres exacts ne sont jamais donnés mais l'analyste Walter Pritchard de chez Citi avait estimé en mai 2011 que Microsoft devait toucher environ 5 dollars par smartphone HTC vendu.

Dans un communiqué de presse, la firme annonce qu'elle a signé un nouvel accord, cette fois avec LG. Le fonctionnement est exactement le même que pour les précédents : en échange de l'utilisation de certaines technologies brevetées, LG versera une somme non communiquée par appareil vendu. Par appareil, Microsoft entend aussi bien les smartphones que les tablettes sous Android en passant par les ordinateurs portables sous ChromeOS.

Florian Mueller, qui tient le blog Foss Patents, rappelle de son côté que l'accord avec LG n'est pas une surprise. En 2007, le constructeur et Microsoft avaient déjà signé un accord portant sur les périphériques embarqués et basés sur Linux. Pour Mueller, le nouvel accord est une extension du premier puisque Android est lui-même basé sur Linux.

Il n'en reste pas moins significatif car Microsoft obtient avec lui le onzième constructeur à rejoindre le groupe des entreprises disposant de licences. Ces onze sociétés sont donc : LG, HTC, Wistron, General Dynamics Itronix, Velocity Micro, Onkyo, Acer, Viewsonic, Quanta, Samsung et Compal. En fait, le dernier acteur Android majeur est Motorola dont la branche Mobility est justement en cours de rachat par Google. Jusqu'à présent, Motorola a refusé de signer l'accord.

Google finira-t-il par changer d'approche ?

L'objectif est multiple. Premièrement, ces licences assurent des rentrées d'argent plus que régulières à Microsoft, des rentrées dont l'importance croît avec le succès d'Android. Deuxièmement, le groupe des onze sociétés permet à la firme de toucher selon elle plus de 70 % de tous les smartphones Android aux États-Unis. La firme ne donne pas de détails sur ChromeOS, mais le système n'est pas répandu et le titan Quanta, très impliqué dans la production de portables, fait déjà partie du lot.

Enfin, le grand but de ces manœuvres est avant tout de donner un prix à Android. Sa gratuité représente un danger, de même que sa souplesse car les constructeurs peuvent pratiquement en faire ce qu'ils veulent. En imposer un coût via des licences, Microsoft s'assure qu'Android ne devient pas le choix par défaut d'un trop grand nombre d'acteurs.

En outre, comme le rappelait Florian Mueller au sujet de la plainte pour violation de brevets de British Telecom envers Google, « l'obligation de payer des royalties pourrait forcer Google à changer son modèle de licence d'Android et à transmettre le coût des royalties aux constructeurs d'appareils ».