Plusieurs acteurs du Web ont décidé de fermer les portes de leurs sites pendant une douzaine d'heures la semaine prochaine afin de manifester contre la loi américaine anti-piratage SOPA.
SOPA, pour « Stop Online Piracy Act », est la loi anti-piratage américaine. Depuis qu'elle est en discussion outre-Atlantique, elle fait énormément parler d'elle, un peu à l'image d'Hadopi en France même si elle n'est pas vraiment de même nature. Soutenue par la RIAA (Recording Industry Association of America), elle est loin de faire l'unanimité.
D'ailleurs, plusieurs acteurs majeurs du Web entendent protester contre cette loi. Le site de partage d'informations Reddit, qui qualifie la loi de « dangereuse », a par exemple annoncé qu'il fermera ses portes le 18 janvier prochain pendant 12 heures de suite (de 14h à 1h du matin en France). D'autres devraient suivre et fermer temporairement leurs portes.
Wikipédia soutient la démarche.
Wikipédia pourrait participer à la démarche, son co-fondateur Jimmy Wales étant un farouche opposant à SOPA. Il avait d'ailleurs déjà fait part de ses intentions mi-décembre dernier, expliquant que « Puisque cette loi va sérieusement impacter le fonctionnement de Wikipédia pour tous, une offensive globale ou tout du moins sur Wikipédia en anglais accentuerait la pression sur le gouvernement US ».
Le site Net-coalition recense les entreprises opposées à SOPA : AOL, Google, eBay, Facebook, Twitter, PayPal, Mozilla, Yahoo, etc. On y trouve également de nombreuses associations, des think-tanks, et autres. Même Vinton Cerf, que l'on a l'habitude de présenter comme l'un des fondateurs d'Internet, a montré son opposition. Dans une lettre ouverte, il prévenait des risques de cette loi, pouvant représenter un risque de « censure sans précédent ».
La loi se discute évidemment sur le Web et notamment sur Twitter, où l'on peut suivre l'actualité via le hashtag #blackoutSOPA.
Le projet de loi SOPA (ou HR 3261) élargit le champ d'application du droit d'auteur et introduit une série de mesure à l'encontre des sites internet qui ne le respecteraient pas. En particulier les moteurs de recherche ne pourraient plus les référencer et les principaux fournisseurs d'accès à internet seraient contraints à en bloquer l'accès. La discussion du texte devrait reprendre en janvier.