La réaction de l'Elysée est intervenue très rapidement après l'annonce de la fermeture de MegaUpload.com, une des plus importantes plateformes de partage de fichiers sur internet, sur décisioon de la justice américaine. Dès la nuit de jeudi à vendredi, la présidence a diffusé un communiqué dans lequel Nicolas Sarkozy se félicitait de cette action.
"La mise à disposition illégale, par ce service, d'oeuvres protégées par le droit d'auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d'abonnements de ses usagers", a expliqué l'Elysée dans un communiqué. Le chef de l'Etat a souligné "que la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création. C'est le financement des industries culturelles dans leur ensemble qui est mis en cause par ce type d'opérateurs", a insisté le communiqué présidentiel, ajoutant que "le moment est donc venu d'une collaboration judiciaire et policière active entre Etats pour porter un coup d'arrêt à leur développement".France/Etats-Unis, des débats qui se répondentPar ailleurs, Nicolas Sarkozy "invite les ministres concernés ainsi que la Hadopi (Haute autorité chargée de la lutte contre le téléchargement illégal, ndlr), qui vient d'engager une consultation à ce sujet, à étudier rapidement l'utilité de compléter notre législation par de nouvelles dispositions".La décision de la justice américaine est intervenue alors que tout le milieu américain du web est secoué par un débat virulent tournant autour de la liberté d'internet et de la défense du droit d'auteur. En cause : deux textes, le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act) et le projet PIPA (Protect IP Act). Deux textes dont l'inspiration se rapproche beaucoup de celle de la loi Hadopi, votée en France en 2009, et qui prévoit des sanctions graduellement croissantes à l'encontre des utilisateurs d'internet qui ne respectent pas la législation sur les droits d'auteurs. Le débat américain trouve donc des échos en France - d'autant plus que Nicolas Sarkozy, qui se veut en pointe de la défense du droit d'auteur contre le téléchargement illégal, est allé récemment plus loin que la loi Hadopi, qui vise le seul téléchargement, en dénonçant les plates-formes permettant de visionner des films en streaming.