La nouvelle console portable de Sony, la PS Vita, sera disponible dans nos contrées dans une semaine. La machine embarque un système d'exploitation bien particulier et la firme semble avoir certains objectifs dépassant le cadre de la simple console.
Kazuo Hirai, qui sera prochainement président et PDG de Sony, a évoqué le sujet lors d'une session de questions/réponses. Il a notamment précisé qu'il ne fallait pas oublier que le « Vita OS » était avant tout un système mobile.
Les propos les plus marquants sont en revanche ceux de Yoshio Matsumoto, vice-président sénior de Sony : « Si vous demandez si nous l'avons conçu de manière à être extensible, pour qu'il soit possible de le mettre dans des tablettes et des smartphones en plus d'obtenir la grande réactivité dont nous avons besoin pour les terminaux de jeux, alors oui c'est possible ». Avant de préciser que « cela ne signifie pas que nous le faisons en ce moment-même pour les smartphones et tablettes, mais nous l'avons conçu avec l'extensibilité en tête ».
Si Sony a bien l'idée d'utiliser son Vita OS pour de futurs smartphones et tablettes, il s'agirait pour le géant d'une toute nouvelle stratégie. En termes de système mobile, c'est Android qui constitue aujourd'hui la grande majorité de l'offre (gamme Xperia). Même si la firme a publié un SDK pour la certification PlayStation et faire fonctionner un maximum de jeux, elle ne peut espérer une maitrise aussi complète que si elle produisait elle-même le système.
Pourtant, les choses ne sont pas si simples. Comme on peut le voir actuellement avec Windows Phone 7 et 7.5, lancer une nouvelle plateforme peut se révéler complexe. Il faut non seulement concurrencer efficacement un iPhone et un Android omniprésents, mais également attirer suffisamment de développeurs tiers. En retour, ces derniers se laissent tenter quand la plateforme se répand et quand le SDK est suffisamment plaisant/attirant/riche.
Sony est en outre dans une position de faiblesse financière. Les résultats de 2011 n'étaient pas bons avec une perte de 325 millions de dollars. Or, un tel lancement nécessiterait un budget réellement important puisque de nombreux aspects devraient être couverts, notamment le marketing. Cela dit, des smartphones et des tablettes sous Vita OS ne manqueraient certainement pas d'avantages.
La force de Sony pourrait résider dans l'interaction entre ses produits, ce qui est une force actuellement pour les produits Apple. On peut penser notamment à des connexions spécifiques avec les télés, ce que fait déjà Samsung, ou encore avec la PlayStation 3, comme le fait la Vita justement. Peut-être le seul frein réel résiderait dans la cohérence de l'offre entre les smartphones et tablettes d'un côté, ainsi que les consoles de l'autre, si Sony voulait élargir l'utilisation des jeux.