Nicolas Sarkozy a détaillé les contours de la prochaine version de la loi Hadopi qu'il mettra en place s'il est réélu. Dans un entretien au Point, il précise qu'après la réponse graduée de la Hadopi II, la Hadopi III s'attaquera directement aux sites de piratage en leur coupant les vivres. « Je veux aller encore plus loin en complétant la loi pour prévoir le cas des intermédiaires de paiement - Visa, Mastercard, PayPal - qui permettent à ces sites d'encaisser leurs recettes et celui des annonceurs publicitaires qui traitent avec des sites aussi manifestement délinquants que MegaUpload. Nous devons frapper au portefeuille les sites voyous, comme toute organisation mafieuse », déclare le candidat.
Pour Nicolas Sarkozy, la loi Hadopi reste la meilleure réponse au piratage. Et de reprendre les chiffres communiqués par la haute autorité début février : « Depuis le lancement de la réponse graduée, les échanges illégaux entre particuliers ont baissé d'un tiers pour la musique et de près de moitié pour les films. Ces résultats considérables ont été obtenus sans que le moindre internaute ait été sanctionné, par la pédagogie et le débat ». En oubliant toutefois de préciser que les premiers dossiers ont été transférés aux tribunaux le mois dernier.
Beaucoup de candidats pour la licence globale.
Le président candidat se félicite également de l'inspiration qu'a donné la France à plusieurs autres pays concernant ce dispositif : « La réponse graduée se diffuse à l'étranger, soit par la loi (Corée du Sud, Taïwan, Nouvelle-Zélande), soit par des accords entre les fournisseurs d'accès à Internet et les industries culturelles : le dernier exemple en date est celui des États-Unis en juillet 2011, et la mise en oeuvre de la réponse graduée britannique vient d'être débloquée par une décision de cour d'appel rendue la semaine dernière. Connaissez-vous beaucoup d'autres réglementations françaises qui sont imitées à cette vitesse par les pays étrangers, États-Unis compris ? »
Les autres candidats sont divisés quant au futur d'Hadopi, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Marine Le Pen sont favorables à sa suppression et à son remplacement par une licence globale. De son côté, François Hollande entretien toujours le flou au fil des semaines quant à son avenir, une adaptation moins répressive du système actuel semble être la piste la plus probable.