En novembre 2010, Google annonçait la création du protocole SPDY pour épauler le HTTP et permettre une accélération de certains types de communication. Microsoft souhaite globaliser ces efforts à travers une autre proposition qui ne vient pas réinventer la roue.
Il faut d'abord comprendre comment fonctionne le protocole SPDY, déjà supporté par Chrome et Firefox. Il réalise principalement deux opérations. Premièrement, il définit un ordre de priorité dans les éléments d'une page web. Deuxièmement, il réalise un couplage (multiplexing) des données en vue d'un transfert plus rapide des informations. Microsoft indique sur son blog que le travail de Google est très bon, mais la firme de Redmond veut aller plus loin, notamment pour tout ce qui touche au marché mobile.
Le souci pour Microsoft est que SPDY s'adresse essentiellement au web, et donc à l'affichage des pages dans un navigateur classique. Mais l'utilisation faite d'Internet évolue et passe désormais en partie par les applications. Sur son blog, Microsoft explique : «Nous pensons que les applications - pas seulement les navigateurs - doivent elles aussi être plus rapides. De plus en plus souvent, les gens accèdent aux services web au travers des applications, en plus de leur navigateur ».
Et de proposer une nouvelle approche baptisée « HTTP Speed+Mobility ». Elle s'appuie sur le protocole SPDY mais en élargit les compétences à d'autres formes de communications, et donc aux applications. Déposée devant le groupe de travail HTTPbis de l'IETF, la proposition indique notamment que les WebSockets, en cours de standardisation au W3C pour le HTML5, seront une base.
L'objectif global est de produire un « HTTP 2.0 » qui garderait toute la compatibilité avec l'existant. Selon Microsoft, les bénéfices iraient plus loin que les seules performances puisque qu'à terme, l'autonomie des appareils mobiles pourrait être mieux préservée.
Toutefois, le co-inventeur du protocole SPDY, Mike Belshe, indique sur son profil Google+ que même si l'idée de Microsoft est bonne, il attend de voir en pratique les résultats. Il ajoute que Redmond sous-entend que SPDY n'est pas adapté au monde mobile, ce qui « n'est pas vrai ». Selon Belshe, les retours de développeurs d'applications mobiles sont bons mais il reconnaît que SPDY « pourrait évidemment être meilleur ».
Quand HTTP 2.0 sera plus avancé, Microsoft en publiera la première implémentation sur son site HTML5Labs.