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Les principaux hébergeurs de fichiers dans la ligne de mire de la MPAA


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À peine trois mois après avoir réussi à obtenir la fermeture de Megaupload, la MPAA a annoncé vouloir s'attaquer à ce qu'elle considère comme les cinq plus gros hébergeurs de fichiers : Depositfiles, Fileserve, MediaFire, Putlocker et Wupload. D'après CNET, l'association américaine entend poursuivre ses attaques juridiques contre ces sites, tant sur le plan civil que pénal. Au-delà du cas particulier de chaque affaire, c'est le modèle économique des hébergeurs qui est visé, les ayants droit américains estimant qu'il s'agit là de « sites escrocs » devant disparaître.

D'après Paramount Pictures, les cinq hébergeurs de fichiers Depositfiles, Fileserve, MediaFire, Putlocker et Wupload font l'objet de 41 milliards de pages vues annuellement, ce qui leur vaut le titre de « Top 5 des hébergeurs de fichiers escrocs ». Même si une partie de leur activité repose sur le stockage de contenus personnels, de nombreux fichiers hébergés sont des films, séries ou albums de musique mis à la disposition du public. La MPAA entend ainsi mettre un terme au trafic illégal de données qui se déroule grâce à ce type de sites, profitant de la brèche ouverte par la fermeture de Megaupload.

Au-delà de ces cinq sites, l'annonce est claire : il s'agit dans l'esprit des ayants droit d'éradiquer ce modèle économique qui permet à des hébergeurs de profiter indirectement de contenus protégés par le droit d'auteur. Le site TorrentFreak avait d'ailleurs révélé le 1er novembre 2011 une note de la MPAA, intitulée « Tout est une question d'argent : le modèle économique des sites escrocs d'hébergement de fichiers », dans laquelle était évoqué un plan d'envergure contre les hébergeurs. On retrouve dans ce document l'analyse d'un phénomène qualifié de « menace sérieuse et grandissante », permettant aux utilisateurs « de gagner de l'argent en téléchargeant des films volés », et aux sites de « gagner de l'argent en incitant les utilisateurs à souscrire un abonnement payant ».

Certains des hébergeurs ont répondu aux attaques des industriels du cinéma américain, à l'image de Mediafire, qui a par la voix de son cofondateur Tom Langridge refusé d'être qualifié de « gang criminel ». Dans une lettre publiée par CNET, Langridge souligne les efforts fournis par sa société, qui « coopère pleinement avec la MPAA, la RIAA ainsi que diverses autres organisations qui travaillent à identifier et interdire la distribution de contenus protégés par copyright ».

Il apparaît enfin que cette nouvelle charge contre les hébergeurs de fichiers trouverait un écho favorable en France en cas de réélection du président Sarkozy, qui a affirmé vouloir compléter la réponse graduée « par une lutte tous azimuts contre les sites illégaux installés dans les « paradis numériques » ». Du côté du candidat socialiste également, il est prévu qu'en cas de victoire de François Hollande soient combattues « ces plateformes délocalisées et incontrôlables qui déversent des contenus culturels sur le réseau sans jamais participer à leur financement ».