Depuis quelques semaines, Bouygues Télécom offre à ses clients professionnels d'accéder à son réseau HSPA+ à 42 Mbps. Mais comme le révèle notre confrère Business Mobile, ces forfaits pro intègrent l' « Internet prioritaire ». Une façon d'avantager les professionnels, et en un sens de désavantager les particuliers aux heures de pointe où le trafic est perturbé.
La priorité sur le réseau.
« En cas d'affluence, le débit reste plus rapide que celui des utilisateurs n'ayant pas le service Internet prioritaire sauf si le débit est réduit en raison d'échanges de données très élevés. » Voici l'explication officielle de Bouygues quant à cet Internet prioritaire. Les propos sont nets et précis : les utilisateurs ne disposant pas d'une telle option devront souffrir aux périodes de fort trafic.
Une telle différenciation entre abonnés est nouvelle. Si dans le passé, les pros ont toujours eu accès à des débits plus élevés, c'est la première fois qu'un opérateur promet un internet « prioritaire ». Désormais, en cas de surcharge du réseau mobile, tous les abonnés ne seront pas logés à la même enseigne, même s'ils sont voisins. Tout dépendra de leurs forfaits.
Vers une véritable segmentation des forfaits ?
Cela nous rappelle surtout la volonté affichée de la Fédération Française des Télécoms (FFT) de segmenter les offres internet fixe, afin d'offrir une sorte de forfait à la carte, chaque protocole ou capacité supplémentaire pouvant ainsi être chèrement marchandé. Officiellement créée dans le but de lutter contre les plus gros consommateurs (les « net-goinfres »), responsables selon les opérateurs de perturber le réseau, cette idée n'a jamais vu le jour. Outre-Atlantique cependant, AT&T n'a pas hésité imposer le mois dernier des limites sur des forfaits auparavant illimités. Le but ? Lutter qu'une minorité (5 %) de net-goinfres aux trop fortes consommations ...
Les débits, nouvel argument de vente.
Pour mémoire, Bouygues Télécom a promis d'offrir des débits de 42 Mbps à près de 50 % de la population d'ici juin prochain. Selon le site de l'opérateur, les zones couvertes en HSPA+ seront Paris, Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Toulon, Lille, Strasbourg, Nantes, Bordeaux et Toulouse d'ici l'automne 2012.
Cette mise en avant de tels débits des anciens opérateurs est en grande partie réalisée dans le but de contrer Free Mobile. Orange, SFR et Bouygues ont ainsi communiqué ces dernières semaines sur l'importance et la vitesse de leur réseau 3G+, mais aussi sur l'arrivée début 2013 d'offres 4G LTE. Free, de son côté, est peu loquace sur le sujet, même si en janvier dernier, Xavier Niel a affirmé que Free Mobile a déjà commencé à déployer la 4G « pour ouvrir d'ici un an », soit aussi en 2013.