« En effet, nous commençons à mettre en place les développements nécessaires au filtrage par DNS des sites pédopornographiques ». Orange nous a confirmé ce matin nos informations selon lesquelles il architecturait son réseau pour mettre en place un système de blocage par DNS dans le cadre de la LOPPSI.
Par contre, Orange se refuse à valider le moindre calendrier. Si, en interne, on table techniquement sur la date du 1er janvier 2013 (notre actualité), officiellement, la direction nous dit simplement « attendre la publication de la liste des sites à bloquer qui viendra à travers le décret ». Un décret important puisque celui-ci doit aussi fixer « les modalités d'application d'empêchement d'accès aux adresses électroniques » et « notamment les modalités de compensation des éventuels surcoûts résultant des obligations mises à la charge des opérateurs. »
Le sujet est à ce jour classé Confidentiel chez Orange qui prépare l'intégration de ce système destiné à bloquer plusieurs milliers de sites chaque jour. Ces sites seront dénoncés par le ministère de l'Intérieur - en principe via l'Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l'Information et de la Communication. Les listes seront ensuite transmises aux FAI de manière chiffrée et automatisée. Elles seront mises à jour quotidiennement.
La loi LOPPSI a été publiée au journal officiel le 15 mars 2011. En juin 2008, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, expliquait que « l'accès aux sites à caractère pédopornographique sera bloqué en France. D'autres démocraties l'ont fait. La France ne devait plus attendre. » Depuis, la France attend... et plusieurs rapports ont dénoncé les risques de surblocage, en vain...
A ce jour, rien n'est dit sur les hypothèses de faux positifs. Par exemple, PCinpact.com pourrait être classé à tort parmi les sites à bloquer. Une hypothèse qui n'a rien de farfelue comme en témoigne ce blocage accidentel de 84 000 sites outre-Atlantique.