Après l'année 2018, le réseau mobile de Free Mobile pourrait-il être moins performant qu'aujourd'hui ? La question peut sérieusement se poser quand on sait que l'accord d'itinérance avec Orange prendra fin en 2018 et que Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur historique, a confirmé au micro de RTL que l'itinérance « n'a pas vocation à rester éternelle ». Une remarque qui fait échos aux doléances de Martin Bouygues aux parlementaires.
Au moins 90 % de la population couverte en 2018.
Selon ses promesses faites à l'ARCEP, Free Mobile doit couvrir 90 % de la population en 3G avec ses propres antennes en janvier 2018. Un pourcentage largement dépassé par Orange, SFR et Bouygues, qui s'approcheront voire dépasseront les 99 % dès cette année ou l'an prochain. Quant à la 4G, l'obligation pour tous les opérateurs disposant d'une licence est de couvrir 60 % de la population d'ici 2019 et 75 % d'ici 2023.
Ces pourcentages sont des taux minimums et rien n'empêche un opérateur et donc Free Mobile d'atteindre des niveaux supérieurs. Néanmoins, à ce jour, Free Mobile profite du réseau d'Orange en sus de ses propres antennes. En un sens, grâce à son contrat d'itinérance, Free propose un réseau égal, voire supérieur à celui d'Orange. Mais quid de l'après 2018 ?
Après janvier 2018, Free devra se débrouiller seul.
Le contrat d'itinérance 3G entre Orange et Free Mobile a une durée de six ans et s'arrêtera donc en janvier 2018. Pour la 3G, qui gèrera autant la voix que les messages et les données, Free n'aura donc pas d'autres solutions que d'accélérer son déploiement et s'approcher des 99 % d'ici six ans s'il souhaite être compétitif et ne pas perdre des abonnés.
Mais Free Mobile a-t-il des alternatives ? La 4G n'en est pas réellement une. Quand bien même Free Mobile pourrait aussi profiter de l'itinérance dans la 4G, cette dernière ne servira qu'aux transferts de données. Qui plus est, sa couverture en 2018 sera loin d'être nationale, tous opérateurs confondus. Free Mobile ne pourra donc pas trouver une solution du côté de la 4G.
Le WiMax en sauveur ?
Free Mobile pourrait bien utiliser en 2016 une carte qu'il détient depuis 2005 et le rachat d'Altitude Télécom, celle des fréquences WiMax. L'opérateur est en effet le seul à détenir une licence nationale et il fait tout pour maintenir cette licence, contrairement aux autres opérateurs. Or si pour l'instant, le WiMax est exclusivement dédié à l'accès à Internet pour les PC, les fréquences seront ouvertes à tous les types de réseaux, dont la 3G et la 4G (LTE), ceci à partir de mai 2016.
Pour le moment, la France est très loin d'être couverte par le réseau WiMax de Free Mobile. Ce dernier est cependant très présent en Île-de-France et en Normandie. Exploiter ces fréquences WiMax pour élargir sa couverture mobile est tout sauf hypothétique, d'autant que l'opérateur dispose de nombreux points hauts. Mais cela devrait servir aux données bien plus qu'à la voix. Les fréquences WiMax ne devraient donc qu'être un complément et non un sauveur en tant que tel.
Quoi qu'il en soit, si le contrat d'itinérance entre Orange et Free Mobile venait à ne pas être renouvellé (ce qui n'est pas encore une certitude), Free n'aura pas d'autre choix que d'investir massivement pour couvrir en six ans l'intégralité de la population en 3G.