Selon une étude d'IDC relayée par Les Échos, Free Mobile n'intéresse pas uniquement le grand public. Les entreprises, et plus particulièrement celles disposant de moins de 500 employés, regardent en effet de près les forfaits du nouvel opérateur mobile français. 10 % des 530 entreprises sondées estiment même que les offres grand public de Free Mobile leur conviennent « totalement ».
Un marché professionnel qui rapporte des milliards.
Aujourd'hui, il est plus que probable que certains gérants de très petites entreprises ont déjà opté pour Free Mobile, l'usage d'un forfait grand public pour ces structures étant courant. Mais pour les entreprises un peu plus importantes, un service professionnel est primordial. Le marché fixe et mobile pour professionnels rapporte d'ailleurs près de 15 milliards d'euros selon notre confrère, Orange captant la moitié de ce marché.
Free Mobile pourrait cependant bouleverser légèrement les parts de marché d'Orange, SFR et Bouygues Télécom. Si pour l'instant, Free Mobile ne propose strictement aucune offre pour les entreprises, ces dernières n'en restent pas moins sensibles aux offres pour particuliers de l'opérateur. Il faut dire que les offres pour professionnels n'ont pas évolué au même rythme que les offres grand public au niveau tarifaire.
Résultat, 5 % des sociétés comptant moins de 500 salariés estiment que Free Mobile peut répondre en partie à leurs besoins, et 10 % considèrent que Free Mobile peut leur convenir totalement. Qui plus est, 7 % des entreprises de plus de 50 employés s'intéressent à Free Mobile, mais uniquement « si la qualité s'améliore ».
Free Mobile peut réussir dans les petites entreprises.
Free Mobile va-t-il pour autant chambouler totalement le marché professionnel ? Pas vraiment à en croire plusieurs statistiques. Comme nous le disions plus haut, seules les toutes petites entreprises, où les forfaits personnels sont souvent utilisés, pourraient basculer massivement chez Free Mobile.
« Free menace surtout le marché des "pro-perso", ces petites entreprises qui souscrivent des offres grand public pour un usage professionnel » explique ainsi à notre confrère Sylvain Chevallier, consultant chez Bearing Point. Ces petites entreprises « représentent une partie significative des 3,3 millions de pros, les entreprises de moins de 50 salariés, qui pèsent entre 3 et 4 milliards d'euros » rajoute le consultant.
Orange, SFR et Bouygues Télécom n'ont pas grand chose à craindre.
Mais pour les autres entreprises, l'impact de Free n'a pas de raison d'être important pour le moment, d'autant que les premiers mois de l'opérateur n'ont pas été très bons sur le plan de la qualité de service, un point primordial pour les professionnels. L'opérateur ne propose de plus aucune offre pro dans le mobile, et cela ne devrait pas arriver de si tôt. Notre confrère Les Échos explique ainsi que proposer des offres pour les professionnels impliquerait des investissements trop lourds pour Free Mobile dans un premier temps. Qui plus est, cela risquerait de modifier son modèle financier actuel.
Autre donnée problématique, selon IDC, les entreprises changent très rarement d'opérateur. Non seulement la fidélité est quelque chose de plus important encore chez les professionnels que chez le grand public, mais qui plus est, les entreprises, surtout les plus volumineuses, peuvent négocier avec leur opérateur. De quoi permettre à Orange, SFR et Bouygues Télécom de convaincre leurs clients pros de ne pas être infidèles. Néanmoins, les entreprises peuvent désormais utiliser l'argument Free Mobile afin de mieux négocier leurs forfaits.