En finale de la Coupe de France au Stade de France, Bordeaux a battu Evian 3-2. Vingt-six ans après leur dernier succès dans la compétition, les Girondins ont réussi à triompher. Ce ne fut pas facile.
Cette finale de la Coupe de France n'a pas tenu toutes ses promesses. Les esprits chagrins l'annonçaient ennuyeuse, défensive et pauvre techniquement. Elle le fut une bonne partie de la première mi-temps avant que ce match, qui avait tout d'un pensum, ne finisse enfin par se débrider.
De soporifique, cette partie est devenue excitante et passionnante quand les deux équipes ont fait fi de leurs inhibitions et leurs crispations techniques.
On peut dater cet emballement du penalty raté par Cheick Diabaté au début de la seconde période (48e). Cette action aurait pu donner un avantage conséquent aux Girondins, déjà auteurs d'un but par ce même Diabaté avant la pause.
Il faut donc rendre hommage à Bordeaux qui a su dépasser ce coup dur, deux égalisations des Haut-Savoyards, pour venir cueillir son quatrième trophée dans cette compétition après les succès de 1941, 1986 et 1987. Au final et sans totalement dominer leur sujet, les Girondins ont fait valoir leur supériorité économique et sportive en se créant le plus grand nombre d'occasions.
Une improbable remontée.
Avec le succès des moins de 19 ans bordelais quelques heures plus tôt en finale de la Gambardella, les Aquitains ponctuent de manière positive une saison globalement décevante de l'aveu même de leur propriétaire M 6 qui, depuis son arrivée en 1999, avait remporté le Championnat de France (2009), trois Coupes de la Ligue (2002, 2007 et 2009) mais jamais la Coupe de France.
Du côté d'Evian, la montagne était trop haute mais les regrets vont perdurer. Car si les Haut-Savoyards ont plongé techniquement et mentalement dès le début du match, à chaque fois, ils ont su trouver l'énergie pour donner le coup de talon nécessaire à une improbable remontée au tableau d'affichage.
Le club créé en 2007, qui évoluait encore en National lors de la saison 2009-2010, ne jouera pas la Ligue Europa la saison prochaine. Et c'est un moindre mal, car une qualification aurait été un autre Everest à gravir qui aurait pu coûter cher financièrement et sportivement.
Mais ce matin, les supporteurs d'Evian venus en masse au Stade de France n'en ont cure. Pendant longtemps, ils ont vu leur Graal à portée de main mais ce diable de Diabaté, qui décidément restera l'homme du match, leur a ôté leur rêve à deux minutes de la fin du match. Jusqu'au bout, cette finale aura été haletante. Et ça, personne ne l'avait prédit.