James Howels, un Britannique de 28 ans, a jeté le disque dur contenant son porte-monnaie virtuel de 7500 bitcoins. Sans ce fichier «wallet.dat», impossible pour lui de récupérer son argent.
James Howels a commencé à collectionner les bitcoins en 2009. Au bout d'un an, ce Britannique de 28 ans a déjà cumulé quelque 7500 unités de cette monnaie virtuelle. À l'époque, la somme ne représente pas grand-chose. Cependant, le bitcoin est une valeur très volatile. Aujourd'hui, la devise est devenue très prisée. Son taux de change a dépassé mercredi la barre symbolique de 1000 dollars. Le jeune homme pourrait donc être multimillionnaire. Seulement, James Howels a jeté le disque dur où était stocké tout cet argent et, ce faisant, il a mis à la poubelle une somme avoisinant les 5,5 millions d'euros.
En 2010, l'ordinateur de James Howels tombe en panne. Néanmoins, le jeune homme, informaticien, conserve le disque dur qu'il range dans un tiroir. Entre la vie de famille et un déménagement, il oublie complètement l'existence de ses bitcoins. L'été dernier, il décide de faire un peu de rangement dans son bureau. «Je n'avais pas utilisé ce disque dur depuis trois ans. Tous les fichiers dont j'avais besoin se trouvaient déjà dans mon nouvel ordinateur», raconte James Howels jeudi au micro de la BBC. Tous sauf un fichier «wallet.dat», le porte-monnaie virtuel où est conservé l'argent. Sans celui-ci, aucun moyen de mettre la main sur les précieux bitcoins. Le Britannique explique avoir hésité un moment avant de placer l'équipement dans un carton qu'il emmènera ensuite à la déchetterie.
James Howels ne réalisera son erreur que trop tard. «J'ai entendu parler d'un type en Norvège qui avait acheté des bitcoins à un prix très bas et les avait ensuite revendus beaucoup plus cher. C'est à ce moment que j'ai réalisé ce que j'avais fait», relate le jeune homme. Le butin du Britannique est aujourd'hui enfoui dans un terrain situé à Newport, au Pays de Galles. «Quand je suis arrivé sur le site hier, ma première pensée a été de me dire: “Il n'y a aucune chance”», explique James Howels. «Le manager a confirmé mes pires craintes lorsqu'il m'a expliqué que les déchets qui ont été déposés ici il y a trois ou quatre mois croupissent aujourd'hui sous un mètre voire un mètre et demi de détritus», ajoute-t-il. Le site s'étend sur l'équivalent d'un terrain de football.
Un maigre espoir subsiste pour le Britannique. Des fouilles ont déjà été organisées dans le cadre d'investigations policières. «Mais ils sont alors entre 15 et 20 à s'y mettre, équipés de combinaisons spéciales et avec tractopelles et chiens. Je n'ai pas les moyens de financer une telle opération, sans avoir l'assurance de toucher mon chèque à la fin», avoue James Howels. Et même s'il retrouvait le disque dur, encore faut-il qu'il soit en état de fonctionner.