Si pour le patron de Facebook, il faut connecter les populations de pays en développement à Internet, pour Bill Gates ce n'est pas une priorité. Mieux vaut se préoccuper de nourrir et soigner ces personnes.

Avec Internet.org, Mark Zuckerberg veut connecter les pays en développement à Internet. Selon le patron de Facebook, « c'est l'un des plus grands défis de notre génération ». Voilà un projet qui a le don d'irriter Bill Gates, le cofondateur et président de Microsoft. Dans un entretien accordé au Financial Times en ce début novembre 2013, l'homme d'affaires a martelé qu'il y avait bien d'autres problèmes à résoudre dans le monde même s'il « adore les nouvelles technologies ».

Pour le président de Microsoft, pour améliorer la condition humaine, mieux vaut résoudre des problèmes plus terre à terre comme la mortalité infantile ou le manque de nourriture. Aussi incroyable qu'elle soit, dit-il, aucune technologie ne sauvera le monde. Et d'ironiser sur la priorité à donner entre un vaccin contre le paludisme ou connecter des millions de gens à Internet... « Si vous pensez qu'une connexion mondiale est la priorité, c'est super. Pour moi ça ne l'est pas. »

La fondation Bill et Melinda Gates a 16 ans.

« Les ordinateurs ne font pas partie des cinq premiers échelons de la hiérarchie des besoins humains », insiste Bill Gates, faisant référence à la pyramide des besoins de Maslow, qui hiérarchise les besoins, depuis manger, boire, jusqu'au besoin de s'accomplir.

Il est clair que l'homme est toujours aussi passionné qu'à ses débuts. Il défend fermement ses idées quitte à se trouver à contrecourant des autres dirigeants du monde de la high-tech. En août dernier, il avait déjà attaqué le projet Google Loon en soulignant qu'il y avait des problématiques plus urgentes.

Depuis qu'il n'est plus PDG de Microsoft, Bill Gates s'est engagé dans de nombreuses œuvres caritatives par le biais de la fondation qu'il a créé avec sa femme en 1997, notamment dans la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, dans la lutte contre le paludisme ou dans des programmes de vaccination. Il y a déjà consacré plusieurs milliards de dollars.