Les adeptes du cannabis aux États-Unis peuvent depuis ce 1er janvier consommer légalement de la marijuana à des fins récréatives dans un Etat de l'ouest du pays, le Colorado, et pourront faire de même dans quelques mois dans celui de Washington.
Suite à une loi votée en novembre, des premiers «coffee-shops» ont ouvert leurs portes mercredi dans le Colorado, où les consommateurs pourront acheter légalement, à condition d'avoir au moins 21 ans, jusqu'à 28 grammes de cannabis à chaque visite.
Dans l'Etat de Washington, dans le nord-ouest du pays, les premiers magasins devraient ouvrir d'ici le printemps.
«J'ai attendu ce moment toute ma vie», explique Scott Van Pelt, 43 ans, en faisant la queue au petit matin devant le Kush Club à Denver dans le Colorado, bravant le vent froid. Il est venu par la route, un trajet de 7 heures, depuis le Texas ultra-conservateur, pour être parmi les premiers clients légaux de cette boutique de cannabis qui vend l'herbe sous différentes formes, explique-t-il.
Un propriétaire de «coffee shop» attend 400 clients par jour
Sur le comptoir des bocaux de semences portent des noms évocateurs comme Fraises Kush, Amnésie, Diesel acide, Chèvre dorée ou Crack vert. On y trouve aussi des bonbons enrobés de THC, l'agent chimique actif du cannabis. Le propriétaire de la boutique, Darin Smith s'attend désormais à accueillir quelque 400 consommateurs par jour, maintenant que la vente est légale, contre une centaine lorsqu'il vendait la drogue uniquement à des fins thérapeutiques.
Le principal groupe de pression pour la légalisation du cannabis, le Marijuana Policy Project (MPP), a salué mercredi dans un communiqué «la fin de la prohibition du cannabis», en référence aux treize années (1920-1933) pendant lesquelles l'alcool était interdit aux États-Unis. Là-bas, un sondage récent montrait chez les jeunes une tolérance grandissante pour cette drogue illicite et considérée comme addictive. Moins de 40% des élèves de dernière année de lycée considèrent, selon l'enquête, le cannabis dangereux, contre 44% un an plus tôt, et 23% affirment en avoir fumé le mois précédant le sondage.