1. La classique
Cause : 4-6 pintes de bierres ou verres de vin.
Symptômes : vagues nausées, lenteur mentale et physique.
Cette gueule de bois standard est habituellement le résultat d'un « petit coup après le boulot » qui a duré un peu plus longtemps que prévu, sans que vous vous mettiez à « déraper ». Un peu comme un rhume, cette gueule de bois-là ne vous affaiblit pas vraiment, mais elle rend la moindre tâche environ 30% plus pénible à accomplir.
2. La coupable
Cause : consommation excessive dans un environnement hostile.
Symptômes : amnésie partielle, paranoïa, dégoût de soi.
Cette gueule de bois signifie que votre premier acte de la journée est de vous planquer sous votre coussin dans l'espoir vain de couvrir la honte qui vous envahit. Elle résulte généralement d'une soirée de bureau, un repas de famille ou un verre avec votre ex - n'importe quelle situation où vous étiez censé vous comporter de façon irréprochable. Vous ne vous souvenez pas précisément de ce que vous avez dit ou fait de mal, mais le sentiment d'avoir commis l'irréparable est néanmoins logé dans votre inconscient, et vous ronge de l'intérieur.
3. La « black-out total »
Cause : les alcools forts, en particulier la vodka.
Symptômes : perte complète de mémoire.
Grand paradoxe de la gueule de bois, un black-out total peut être considéré comme une bénédiction ou une malédiction. Ayant zéro souvenir de votre soirée, vous ne saurez jamais si vous avez fait un sermon de 20 minutes à un videur sur le féminisme tout lui gerbant sur les pieds. D'un autre côté, il se peut que vous ayez passé une soirée géniale et que vous ayez eu une conversation importante avec la personne qui vous plaît ou un futur employeur. Et vous ne saurez jamais à quelle catégorie vous appartenez.
4. La physique
Cause : une seule boisson en excès (en particulier la bière, le champagne ou le porto).
Symptômes : maux de tête, vomissements, diarrhée.
Si vous vous réveillez avec une « physique », cela signifie que votre estomac, votre tête ou vos intestins sont très énervés contre vous. Il se peut que vous ayez les trois problèmes à la fois, ce qui transforme vos passages aux toilettes en une roulette russe de l'enfer. De toutes les gueules de bois, c'est la seule qui vous rend littéralement incapable de quitter la maison. Non pas que votre patron (ou toute autre personne) compatira à votre sort.
5. La fausse joie
Cause : pas assez de sommeil.
Symptômes : joie et bien-être excessifs, suivis d'une gueule de bois sur les coups de 17h.
Parfois, vous vous réveillez après une grosse soirée et vous vous sentez merveilleusement bien... Vous êtes un peu hagard, vous bavardez sans cesse, et riez tout seul dans la rue. Ne vous y trompez pas. L'euphorie que vous ressentez n'est rien de plus que le fait d'être encore en état d'ébriété. D'ici quelques heures, une atroce gueule de bois viendra vous frapper de plein fouet et ne vous quittera plus jusqu'à ce que vous alliez vous coucher.
6. La crise existentielle
Cause : l'excès d'alcool combiné avec la période merdique que vous êtes en train de traverser.
Symptômes : dépression, pessimisme, nihilisme, lourde remise en question.
Avec la plupart des gueules de bois (quelle que soit leur sévérité), vous supportez les critiques, tout en sachant au fond que vous ne regrettez vraiment rien. D'ailleurs, vous prévoyez déjà de sortir le lendemain. La crise existentielle est différente : en plus d'avoir dépensé trop d'argent et ruiné votre journée du lendemain, vous avez également réussi à ne pas vous amuser. Vous remettez en question non seulement le fait de boire mais aussi l'état et le cours de votre existence toute entière. C'est la gueule de bois qui vous fera vous demander si vos priorités dans la vie sont les bonnes, si vous avez (encore une fois) tout foutu en l'air, et si, au fond, vous n'êtes tout simplement pas une personne médiocre, ce qui est sans doute la raison pour laquelle tous vos amis vous détestent secrètement. Joyeux dimanche.
7. La rageuse
Cause : Beaucoup de vin rouge ou de whisky.
Symptômes : irritation extrême, aucune patience, visions violentes.
Votre voisin trop bruyant, votre collègue bavard, la vieille dame qui vous a frôlé dans le bus sans vous dire pardon : lorsque vous avez une gueule de bois « rageuse », toutes ces personnes méritent à vos yeux de mourir dans d'atroces souffrances. Mais comme pour la plupart des gens qui sont tout le temps en colère, votre agacement et votre intolérance sont en fait un sermon que vous vous adressez à vous-même : vous, l'abruti qui a décidé d'entamer une bouteille de whisky à 2h du mat'.
8. L'apocalypse
Cause : tequila, absinthe, vin blanc, vodka, gin, tout.
Symptômes : tout.
Beaucoup de gens pensent qu'ils ont vécu l'apocalypse. Au cours d'une gueule de bois relativement mauvaise, il y a forcément un moment où vous vous dites que c'est en train de se produire. Mais comme lorsque vous avez votre premier orgasme ou que vous vous faites tabasser, quand ça arrive vraiment, vous le savez. Et soudain, toutes vos autres gueules de bois semblent insignifiantes. Incorporant en général au moins trois des cas qui précèdent, ou dans les cas ultra-extrêmes, tout ce qui précède, l'« apocalypse » n'est excusable que si c'est votre anniversaire, votre enterrement de vie de garçon/jeune fille, ou si le monde est réellement en passe d'être anéanti par une météorite.
9. La remise de peine
Cause : inconnue.
Symptômes : joie, paix, autosatisfaction.
Gueule de bois équivalente à la découverte d'un billet de 20 € par terre, la « remise de peine » ne peut arriver qu'une ou deux fois par an, si vous êtes chanceux. Grâce à une combinaison de facteurs chimiques et psychologiques inexplicables, vous vous réveillez après une grosse mine et vous sentez... très bien. Pas de maux de tête, pas d'angoisse, aucun problème. Le seul effet secondaire négatif de cette amnistie, c'est que vous sentez le besoin irrépressible de vous en vanter auprès de chaque personne que vous rencontrez pendant cette journée bénie des dieux.