Chrome est un navigateur dont le succès est croissant depuis son arrivée sur marché en septembre 2008. Ses performances ont continué à augmenter régulièrement et il a largement profité de la remise en cause du quasi-monopole d'Internet Explorer par Mozilla. Pour 2014, Google continue de prévoir une longue liste de travaux et beaucoup ont trait aux performances et à l'univers mobile.
Un plus grand écart entre Blink et Webkit.
En avril de l'année dernière, Google créait la surprise en annonçant que Chrome n'utiliserait plus Webkit à proprement parler. Le moteur de rendu open source ne donnait plus entière satisfaction à l'éditeur qui souhaitait tout simplement avoir les mains plus libres sur ce composant central. Un « fork » a donc été créé sur la base de Webkit. Répondant au doux nom de Blink, il doit permettre à Google de modifier à l'envie le comportement de son navigateur dans la direction réellement souhaitée. Dans la foulée, Google avait d'ailleurs embarqué Opera dans l'aventure, les dernières versions du navigateur étant elles aussi basées sur Blink.
Dans un document daté du 10 janvier, Eric Seidel, de l'équipe de développement de Chrome, expose les objectifs de l'année 2014. Il s'agit du résultat d'une réunion et des grands buts à poursuivre, susceptibles cependant d'être modifiés avec les retours de la communauté à ce sujet. Sans aucune surprise, le but premier est de faire de Chrome le navigateur le plus rapide sur plateforme mobile. Ce qui signifie évidemment que le travail sur les performances va continuer, ainsi que la focalisation sur les smartphones et tablettes.
Une focalisation sur l'univers mobile.
Ce qui intéresse Google, c'est le comportement du navigateur sur les appareils à la puissance limitée. Un point intéressant et qui fait d'ailleurs suite aux travaux déjà accomplis sur la version 4.4 d'Android (alias KitKat), pour permettre notamment au système de fonctionner correctement sur des appareils n'ayant que 512 Mo de mémoire vive. Des efforts continueront donc d'être faits sur le défilement du contenu, le temps de réponse aux évènements tactiles, le temps de chargement initial, la réduction de l'empreinte mémoire ou encore la consommation d'énergie.
L'un des objectifs de Blink était en outre de se débarrasser des éléments de Webkit qui n'intéressaient plus Google. Ce travail continuera aussi et certains pans seront supprimés. Ce ménage se fera dans un contexte de modularisation du code, l'éditeur souhaitant pouvoir modifier des fonctionnalités sans créer de répercussions sur le reste. Il est prévu en outre d'optimiser le moteur pour qu'il profite davantage des cœurs multiples dans les processeurs modernes.
De nouveaux outils pour les développeurs.
Côté développement, Google veut continuer à gommer la frontière existant entre les applications web et celles, plus classiques, installées localement sur la machine. La firme souhaite ainsi mettre en place un mode hors ligne donnant de meilleurs résultats qu'AppCache, autoriser les applications web à gérer des notifications en push et introduire des fonctionnalités pour l'instant réservées aux applications locales telles que l'orientation de l'écran. Les développeurs devraient en outre profiter au cours de l'année d'outils révisés, en particulier pour faciliter le travail sur les sites mobiles et leurs performances.
Si plusieurs de ces ambitions vous font penser à Chrome OS, c'est tout à fait normal. Les équipes de développement de Chrome et d'Android sont en effet gérées par le même responsable, Sundar Pichai (qui remplace Andy Rubin depuis bientôt un an). De fait, toutes les améliorations, et en particulier celles sur les applications web, sont prévues pour profiter directement à Chrome OS. Pour rappel, cette plateforme repose quasi exclusivement sur les applications web, avec si nécessaire un mode hors ligne.