Des proches des personnes qui étaient à bord du Boeing 777 de Malaysia Airlines ont essayé d'appeler sur leur téléphone. A leur grande surprise, ils ne tombent pas directement sur la messagerie des portés disparus.
Des proches des passagers du Boeing 777 de Malaysia Airlines, recherché en vain depuis samedi, ont essayé de les appeler, selon le Washington Post. Or, certains téléphones auraient sonné, sans que jamais personne ne décroche. Un indice, pour les familles, laissant penser que les téléphones ne seraient encore pas hors d'usage.
Selon The Strait Times de Singapour, des membres de la Malaysia Airlines auraient aussi essayé d'appeler les téléphones mobiles de membres d'équipage. Là aussi, une sonnerie, mais pas de réponse.
Téléphone qui sonne, téléphone qui fonctionne ?
Pas nécessairement. Selon plusieurs experts en télécoms interrogés par BFMTV.com, l'hypothèse la plus vraisemblable est que la sonnerie entendue soit une sonnerie d'attente. "Quand vous téléphonez à un interlocuteur, vous avez l'impression que son téléphone sonne. En fait, la sonnerie que vous entendez, c'est l'opérateur qui vous dit: 'C'est bon, vous êtes en ligne, je vous le passe dès que je l'ai trouvé'", analyse Emmanuelle Vivier, enseignante-chercheur en réseaux et télécoms à l'Isep, l'Institut supérieur d'électronique de Paris.
La tonalité entendue par l'émetteur de l'appel ne veut donc pas dire qu'à l'autre bout du fil, le téléphone de son destinataire sonne. Et si l'opérateur ne parvient pas à entrer en contact avec le destinataire de l'appel, "on tombe sur une boîte vocale, ou ça continue à sonner dans le vide. C'est un réglage propre à l'opérateur", ajoute une source chez SFR.
Si les téléphones ne sont plus en état de marche, l'appel ne devrait-il pas être directement basculé sur la messagerie ?
Il est possible que l'opérateur n'ait pas eu de message de déconnexion avant que le téléphone ne soit détruit. "Quand on éteint son téléphone, celui-ci envoie un dernier message au réseau disant 'ça ne sert à rien de me chercher', et l'opérateur va renvoyer sur la messagerie", explique Emmanuelle Vivier.
"On peut imaginer que ces passagers ont pu basculer leur téléphone en mode avion avant de monter à bord. Or, quand on est en mode avion, on n'est pas complètement déconnecté du réseau. On peut préparer des SMS, des mails, que l'on enverra dès que l'on repassera en zone de couverture", détaille-t-elle. Et, si le téléphone a été détruit, "l'opérateur n'a peut-être jamais eu le message lui indiquant qu'il ne servait à rien de chercher le téléphone".
Pourquoi les opérateurs ne fournissent-ils pas la localisation des téléphones ?
"Que vous soyez sous la couverture de votre opérateur ou à l'étranger, les clients peuvent être localisés en temps réel grâce à un système qui s'appelle le HLR (Home Location Register)", explique-t-on chez SFR. Si les opérateurs locaux n'ont pas donné la position des téléphones, c'est vraisemblablement que ceux-ci n'étaient pas géolocalisables. D'autant que "maintenant, tous les téléphones sont équipés de GPS", comme le rappelle Emmanuelle Vivier.
Pour géolocaliser un téléphone, il faut qu'il soit connecté au réseau. "Si un téléphone est éteint, l'opérateur ne peut pas savoir où il est, il ne peut que savoir l'endroit où il était pour la dernière fois", explique-t-elle. Et d'ajouter: "Il faut donc qu'il fonctionne, qu'il soit allumé, et qu'il soit dans les limites de la zone de couverture. Et on est hors zone de couverture au delà d'une quarantaine de kilomètres des côtes".