Symbole d'une nouvelle qualité française un peu poussive, L'affaire SK1 ne présente pas beaucoup d'intérêt en terme cinématographique. Frédéric Tellier fait partie de ces réalisateurs de seconde zone qui n'hésitent pas à nous offrir un travelling vertical sur la Tour Eiffel quand celle-ci entre dans le champ de la caméra, comme le ferait n'importe quel touriste chinois en goguette sur le Trocadéro.
La plupart des acteurs et actrices sont mauvais (William Nadylam est catastrophique en avocat de Guy Georges) ou moyen (Raphael Personnaz est transparent, comme souvent, Olivier Gourmet et Michel Vuillermoz assurent tout juste, dans leur registre habituel). Une exception toutefois dans la grisaille du casting : l'extraordinaire prestation de Adama Niane, qui joue le tueur, et qui parvient à la fois a nous terrifier et à nous intriguer.
Le film, s'il ne présente que peu d'intérêt en tant qu'objet cinématographique, excite un peu notre curiosité quant au fait divers qu'il représente. Le début de la traque est en particulier étonnante, avec ces coïncidences incroyables qui égarent les enquêteurs (le meurtre de Dijon, la présence de Reboul sur les différents lieux de crime).
Petit à petit, la curiosité s'émousse cependant, la répétitivité des meurtres générant un certain ennui, ce qui contraint le réalisateur à faire le choix d'un montage "cache-misère", qui tente sans grand succès de dynamiser le film par un montage temporel alterné. On est évidemment très loin des vertiges métaphysiques que générait le Zodiac de Fincher, sur un sujet comparable.
Malgré tous ces défauts, L'affaire SK1 ne parvient pas à être totalement inintéressant : le portrait qu'il dessine de Guy Georges est suffisamment frappant pour marquer l'esprit du spectateur. A voir si vous avez le temps.