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Vaccins : le Pr Joyeux dénonce, l'Académie de médecine propose, le «débat national» est en souffranc


Bonjour

Le « grand débat national sur les vaccination » verra-t-il le jour ? Dans la chaleur de l'été il avait été annoncé par Marisol Touraine avant la fin de l'année. Les jours raccourcissent, Halloween est passé, la Cop 21 et Noël approchent - et rien à l'horizon. Dans l'attente, bouillonnements vaccinaux. Après le « sans suite » du parquet de Paris concernant les accusations visant le Gardasil, deux nouvelles contributions sont à verser dans le chaudron.

I Henri Joyeux.

L'homme  est progressivement devenu le porte-parole  d'un mouvement idéologiquement (encore) assez mal défini : sa pétition à l'adresse de Marisol Touraine  revendique 757 500 signatures. Après la Toile vaccinale le Pr Henri Joyeux prend la parole sur du papier semi-glacé.  On peut le  retrouver dans un livre : « Vaccins comment s'y retrouver ? » (Editions du Rocher) - 18,90 euros. On le trouve aussi en kiosque dans la dernière livraison (novembre-décembre) de Nexus (« zéro pub, la réalité pour changer »). Nexus (7,90 euros) qui donne (une fois de plus) la parole à Philippe Even et qui dénonce la « grande duperie » du vaccin anti-grippal.

Les éditions du Rocher présentent ainsi leur auteur :

« Henri Joyeux est chirurgien cancérologue et chirurgien des hôpitaux, professeur honoraire de chirurgie digestive et de cancérologie à la faculté de médecine de Montpellier. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à l'écologie humaine, notamment sur l'alimentation. Parmi ses dernières publications, Tout savoir pour éviter Alzheimer ou Parkinson (en collaboration avec Dominique Vialard). »

Quatrième de couverture :

« Les vaccins pour tous : non ! répond le professeur Joyeux. Les récentes polémiques à propos de la vaccination généralisée contre la grippe, celle des filles et des garçons de 9 ans contre les papillomavirus (responsables des cancers du col de l'utérus et ORL), la disparition du classique DT-Polio au profit d'un vaccin à valences multiples sept fois plus cher, ont remis le débat au centre des préoccupations.

Le professeur Joyeux veut ici aider les familles à s'y retrouver dans la jungle des  multiples vaccins proposés, entretenue par les puissants intérêts des laboratoires pharmaceutiques internationaux, les politiques qui se croient experts de santé, et les médecins hyperspécialisés qui veulent imposer leurs vues.

Cet ouvrage aidera chaque famille à discerner le vrai du faux et à choisir le meilleur pour ses enfants ; les uns ont vraiment besoin d'être vaccinés contre certaines maladies infectieuses, les autres ont seulement besoin du minimum obligatoire : le DTP sans adjuvant. Il permettra également de comprendre le merveilleux fonctionnement des défenses immunitaires, sans oublier le rôle du lait maternel, le meilleur vaccin du nouveau-né. »


L'entretien accordé à Nexus va nettement plus loin. On y lit des choses anti-vaccinales assez banales - et d'autres plus étranges. Les attaques contre le Conseil de l'Ordre des médecins ne surprennent guère. Mais il est assez cocasse de voir qualifier cette institution de devenir « toutou fidèle du gouvernement » (au moment où le président du national multiplie les attaques politiques contre ce dernier). Le Pr Joyeux dénonce pêle-mêle les adjuvants et les « la dictature médicale relayée par les crétins qui nous gouvernent, qui jouent le jeu du grand capital alors qu'ils ne le supportent pas mais s'en servent chaque jour, incapables de créer le moindre emploi ». Sans être « contre les labos » ou « contre la Bourse » il est « très opposé à l'exploitation des faibles et au forcing publicitaire qui dénature notre profession ».

Dictateurs et immigrés

L'ancien chirurgien est également contre les « sites comme Doctissimo » (dirigés par les laboratoires). Aussi publie-t-il toutes les semaines  une lettre (gratuite 1 ) de « prévention santé familles » (550 000 lecteurs dit-il). Avec une équipe de spécialistes il a forgé la plateforme d'information sans publicité : www.jeunesfamilles.org

Le Pr Henri Joyeux  demande pourquoi le président du Comité consultatif national est nommé par le président de la République. « Dans les régimes fascistes ou communistes c'était aussi le patron du parti, le dictateur, qui nommait à sa guise les grands responsables de la santé. On a vu ce qui en a résulté. » L'actuel président et les membres du CCNE apprécieront l'outrance. La Pr Joyeux se présente aussi comme un « citoyen respectueux de la loi ». Il « s'y soumet d'autant plus aujourd'hui que les réfugiés qui arrivent ne sont pas en très bonne santé et peuvent sans le savoir et le vouloir nous apporter des maladies infectieuses anciennes ou même nouvelles ».

II La voix de l'Académie nationale de médecine

A Paris, depuis la rue Bonaparte, l'Académie vient de publier un communiqué dont la banalité du titre tranche avec la virulence de son contenu : « À propos du maintien ou de la levée de l'obligation vaccinale ». C'est un texte qui, mardi 27 octobre 2015, a été adopté avec 58 voix pour, 4 voix contre et 5 abstentions. Il est présenté aujourd'hui par Yves Buisson et Pierre Bégué « au nom de la commission VII (maladies infectieuses et maladies tropicales) ». Extraits :

« En France, trois vaccins relèvent encore d'un régime obligatoire : ce sont les vaccins contre le tétanos, la diphtérie et la poliomyélite. Avec le temps, cette situation est devenue paradoxale puisque les trois maladies ciblées par la vaccination obligatoire ne sont plus à l'avant-scène des risques infectieux encourus par la population française alors que d'autres maladies infectieuses dont l'impact en santé publique est considérable (coqueluche, hépatite B, rougeole, rubéole, oreillons, infections invasives à méningocoque ou à Haemophilus influenzae de type b,...) ne font l'objet que de recommandations vaccinales. En outre, les vaccins disponibles sur le marché pour l'immunisation des enfants sont des formulations combinées qui associent des valences obligatoires et des valences recommandées. Un tel paradoxe rend le calendrier vaccinal difficile à comprendre par le grand public, difficile à appliquer par les médecins et difficile à justifier par les autorités de santé. «

Abandonner l'obligation ?

D'où les questions qui devraient être au cœur du débat annoncé par Marisol Touraine - si débat il y a : « Ces dispositions devraient donc être modifiées. Le concept d'obligation vaccinale est-il désuet? Faut-il l'abandonner? »

Pour l'Académie la réponse est sans ambiguïté : « non ». Pourquoi ? C'est assez simple : « Abolir l'obligation vaccinale serait interprété comme l'aveu implicite que les vaccins ont une efficacité et une innocuité discutables. Devenue facultative, la vaccination deviendrait un moyen de prévention comme un autre dont le caractère optionnel serait rapidement exploité par ses détracteurs. La perception du bénéfice collectif en serait aussi probablement altérée. »

L'étranger ne serait ici d'aucune aide à la France : «  L'exemple des pays européens qui ont supprimé l'obligation vaccinale ne doit en aucun cas être imposée comme un modèle en France où la tradition de la vaccination obligatoire demeure profondément ancrée dans la mémoire collective et où le terme « recommandé » n'a pas la même force que dans les pays anglo-saxons. »

Que faire, dans un tel marasme ?

    Reconsidérer le terme « obligatoire » : il faut évoluer d'une obligation de principe, jusqu'ici invariablement limitée à trois valences vaccinales, vers une exigibilité des preuves de la vaccination dans un certain nombre de circonstances de la vie telles que : -l'entrée en collectivité : crèches, garderies, écoles, jusqu'à l'université ; -des professions exposées : métiers de la santé, militaires... - les cas particuliers : voyageurs, migrants, missions à l'étranger... - un contexte épidémique. Toutes ces conditions nécessiteront des mesures réglementaires adaptées.
    Réévaluer le caractère immuable et intangible de ces dispositions : la liste des vaccinations exigibles devrait être révisée chaque année par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) lors de l'édition du nouveau calendrier vaccinal, en tenant compte de l'actualité de l'épidémiologie des maladies-cibles, des progrès de la vaccinologie et de la balance des avantages et inconvénients.

Faire preuve d'audace, en somme. Tout cela pourrait nourrir un beau « débat national ». Dans l'attente l'Académie national de médecine pourrait, qui sait, convier le Pr Henri Joyeux rue Bonaparte. Pour débattre.


1 Nexus écrit : « Il suffit de donner son adresse e-mail sur http://www.professeur-joyeux.com » pour la recevoir. Tout simplement.