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Des mails contre une dérive sécuritaire généralisée


Même si ça ne changera rien, voici les mails que j'ai envoyés aujourd'hui concernant la folie sécuritaire dont on fait preuve nos parlementaires, notre gouvernement et notre président. Il me semble vital de faire entendre ses idées et idéaux ces temps-ci même si c'est dans le vide. Ce n'est pas de la grande littérature mais j'espère que c'est plus lisible que les textes de loi actuels qui sont juste rendus imbitables volontairement.


Aux 6 député-e-s qui ont voté contre la loi prorogeant l'état d'urgence :

Mesdames et messieurs les député-e-s,

Je tiens à vous féliciter pour votre vote négatif sur la loi prorogeant l'application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence et renforçant l'efficacité de ses dispositions. Je respecte votre courage politique et je déplore que votre exemple n'ait pas été suivi par vos collègues. Vous avez honoré les valeurs de notre Nation.

Je suis moi-même en totale opposition avec les pratiques actuelles : non au régime martial d'exception à l'État de droit qu'est l'état d'urgence, non à des perquisitions et assignations à domicile administratives (donc arbitraires) sans rapport avec le terrorisme, non à la censure (presse et médias traditionnels ou Internet), non à l'absence de séparation des pouvoirs (le législatif était mal en point avec les conseillers ministériels, maintenant le Premier ministre souhaite contourner le Conseil Constitutionnel...), non au renforcement des effectifs militaires, policiers et de renseignement dans nos rues, non à ces établissements d'enseignement publics qui annulent leurs sorties scolaires et ceux qui imposent à leurs élèves de ne pas laisser traîner leur cartable et d'être en mesure de fournir un document d'identité en permanence.

Pour aller au-delà de ces décisions/actions abjectes, peut-on imaginer une commission d'enquête parlementaire approfondie, sérieuse et transparente (pas comme le rapport sénatorial sur le crédit d'impôt recherche qui ne sera jamais publié, par exemple) qui viendrait faire la lumière sur les vraies causes, les vraies racines des attentats terroristes :
* Audit transparent des défaillances des services de renseignement et ceux de luttes contre le terrorisme malgré les 4 lois sécuritaires liberticides en 3 ans leur procurant plus de pouvoirs ;

* Misère financière, exclusion sociale, tensions identitaires, absence de solidarité, esprit de compétition, absence de considération par la scène politique mondiale, misère humaine ;

* Ras-le-bol et désespoir des populations qui ne voient plus d'autres issues pour faire entendre leurs convictions et leur mal-être, du fait notamment du point précédent ;

* Géopolitique et diplomatie militaire et commerciale ambiguë de la France qui tente de jouer sur tous les tableaux pour maximiser la signature de contrats et notamment la construction puis la déconstruction de la « politique arabe de la France » par les présidents Sarkozy et Hollande ;

* La politique du monde : copinage avec des idéologies et des comportements néfastes (exemple : Arabie saoudite et wahhabisme) tant que ça arrange le business qui amène à laisser se créer des monstres qui développent donc une puissance (médiatique, financière, militaire) de nuisance difficile à contrer. Mais tout ce que font ces monstres est possible uniquement parce que nous avons laissé faire ;

* Pourquoi nos élus, notre gouvernement, les conseillers des cabinets croient que la seule issue est toujours plus de sécuritaire, moins de libertés pour une sécurité égale et faillible (M. Cazeneuve a encore reconnu que le risque zéro n'existe pas, il y a quelques jours...). N'est-ce pas là un crime contre la démocratie ?

Tout ne se résume pas à l'obscurantisme et à la folie et, en tant que citoyen, j'aimerai que l'on m'expose les responsabilités des politiques français/européen/mondiaux ainsi que des solutions réfléchies à ce problème complexe aux origines multiples qu'est le terrorisme.

Cordialement.




Aux présidents des différents groupes politiques au Parlement français :

Mesdames et messieurs les président-e-s de groupe politique au Parlement français,

À l'exception de 6 député-e-s (je ne compte pas les abstentions, elles ne sont pas glorieuses ni combatives), vos groupes politiques ont massivement voté en faveur de la loi prorogeant l'application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence et renforçant l'efficacité de ses dispositions.

C'est parfaitement inacceptable !

Cette loi a été adoptée en 3 jours ! Dans la semaine, imprégnée d'émotions, suivante le drame ! Comment les citoyens peuvent-ils exercer la démocratie et leur pouvoir dans ces conditions ?! Allez-vous vite contre les terroristes ou contre le peuple ?

Je suis en totale opposition avec la terminologie guerrière employée par le chef de l'État et le gouvernement notamment devant le Congrès : le seul modèle de société que vous avez à nous proposer c'est les gamineries de cour de récré "il m'a tapé alors je le tape alors il me tapera plus fort en retour donc je le taperai encore plus fort" ?! Bravo les « responsables » politiques. Où s'arrête le cercle de la violence ?

Je suis en totale opposition avec une modification de la Constitution : ce n'est pas pour rien que celle-ci garantit la sûreté, c'est-à-dire la protection des citoyens contre la puissance de l'État ainsi que les droits et libertés fondamentales. Quand je vois M. Valls qui sait que cette loi est anticonstitutionnelle mais ne souhaite pas la saisie du Conseil constitutionnel, les mots me manquent. N-O-N à l'absence de séparation des pouvoirs. Quand les Droits de l'Homme sont contraignants, on les abroge ?

Je suis en totale opposition avec cet État policier sacralisé par un régime d'exception qu'est l'état d'urgence qui est déjà à la dérive. 786 perquisitions et 150 assignations à résidence administratives. De qui se moque-t-on ?! Faut pas nous prendre pour des jambons : soit ces personnes sont accusées à tort soit elles sont de vraies personnes suspectes connues depuis bien longtemps donc pas besoin de l'état d'urgence pour aller les cueillir. Vous utilisez donc bien un régime d'exception pour des affaires de droit commun. C'est inacceptable.

N-O-N à l'éviction de la justice et N-O-N au renforcement des effectifs militaires, policiers et de renseignement dans nos rues. D'une part, les jojos en armes chargées dans nos rues depuis 15 ans de Vigipirate ne sont pas efficaces. Il en va de même pour les services de renseignement malgré les lois les renforçant adoptées sous le règne socialiste. D'autre part, une sur-présence policière a toujours été néfaste au peuple.

Je suis en totale opposition avec ces parlementaires qui ont osé proposer des amendements visant à permettre au ministre de la police de censurer (n'ayons pas peur des mots) les médias, que ce soit la presse traditionnelle et/ou Internet de manière instantanée. Comment cela est-il concevable dans la France du 21e siècle ?! Ces parlementaires souhaitent-ils aussi un retour de la peine de mort ? À la déchéance des droits civiques des femmes ? Si c'est pour lutter contre le terrorisme ? Où allez-vous vous arrêter ?!

Je suis en totale opposition avec ces établissements d'enseignement publics partout en France, qui, sous couvert de l'État d'urgence annulent les sorties scolaires, interdissent aux élèves de laisser traîner leur cartable et exigent qu'ils aient un document d'identité en permanence sur eux ! La cour de récré se voit destituée de son rôle premier : endroit de flâneries, d'innocence, d'amusement et de vivre ensemble. On n'a pas à apprendre aux jeunes à filer leur papier d'identité à tout bout de champ. L'anonymat relatif est la règle et doit le rester. On n'a pas à interdire à des jeunes d'apprendre. Or, apprendre c'est aussi et surtout aller au-delà des livres et du prof, dehors, dans le vaste monde d'où les sorties scolaires.

Quand M. Hollande dit, devant le Congrès, « Ce sont avec les armes du banditisme que les attentats sont commis », je demande : et la France en 5e exportatrice mondiale d'armes, on en parle ? Y compris des armes de surveillance électronique. De qui se moque-t-on ?!

N-O-N à toujours plus de sécuritaire et moins de libertés pour une sécurité équivalente (car, comme l'a reconnu M. Cazeneuve : « le risque 0 n'existe pas ») ! N-O-N au délire sécuritaire. On est au-delà des précautions légitimes et proportionnées.

Quand est-ce que vous vous interrogerez sur les véritables causes et racines du terrorisme ? L'éducation bien sûr mais aussi la diplomatie militaire et commerciale ambiguë de la France, la misère humaine (l'exclusion sociale, les tensions identitaires, l'absence de solidarité, l'esprit de compétition, l'absence de considération et d'écoute par la scène politique), le ras-le-bol et le désespoir des populations qui n'ont d'autres choix que celui de la radicalisation.

Des attentats similaires se produisent ailleurs dans le monde (exemple : l'attentat à Beyrouth du 12 novembre dernier passé sous silence médiatique) et vous espérez le résoudre avec un régime d'exception franco-français et de la diplomatie européenne ?! Douce utopie.

Tous les parlementaires français sauf 6 personnes se sont rendus coupables de crime contre la démocratie. Vous n'avez plus rien de démocrate. Vous ne représentez en rien les valeurs de la France. Vous ne me représentez pas mais ça, ce n'est pas nouveau.

Cordialement.




Au Président Hollande :

Monsieur le Président,

Je désapprouve totalement vos décisions et vos actions ainsi que celles de votre gouvernement suite aux attentats du 13 novembre dernier.

N-O-N à la logique guerrière infantile que vous prônez : le seul modèle de société que vous avez à nous proposer c'est les gamineries de cour de récré "il m'a tapé alors je le tape alors il me tapera plus fort en retour donc je le taperai encore plus fort" ?! Bravo les « responsables » politiques. Où s'arrête le cercle de la violence ?

N-O-N à une modification de la Constitution : ce n'est pas pour rien que celle-ci garantit la sûreté, c'est-à-dire la protection des citoyens contre la puissance de l'État (et non pas un synonyme de sécurité comme vous l'affirmiez devant le Congrès) ainsi que les droits et libertés fondamentales. Que cherchez-vous, monsieur le Président ? Plus de pouvoirs ? Pour quoi faire ? Quand je vois M. Valls qui sait que la loi prorogeant l'état d'urgence est anticonstitutionnelle mais ne souhaite pas la saisie du Conseil constitutionnel, les mots me manquent. Quand les Droits de l'Homme sont contraignants, on les abroge ? Ces propos devraient forcer M. Valls à proposer sa DÉMISSION car les valeurs de la France sont bafouées.

N-O-N à cet État policier sacralisé par un régime d'exception qu'est l'état d'urgence qui est déjà à la dérive. 786 perquisitions et 150 assignations à résidence administratives. De qui se moque-t-on ?! Faut pas nous prendre pour des jambons : soit ces personnes sont accusées à tort soit elles sont de vraies personnes suspectes connues depuis bien longtemps donc pas besoin de l'état d'urgence pour aller les cueillir. Les autorités françaises utilisent donc bien un régime d'exception pour des affaires de droit commun. C'est une atteinte inacceptable à la sûreté.

N-O-N à l'éviction de la justice et N-O-N au renforcement des effectifs militaires, policiers et de renseignement dans nos rues. D'une part, les jojos en armes chargées dans nos rues depuis 15 ans de Vigipirate ne sont pas efficaces. Il en va de même pour les services de renseignement malgré les lois les renforçant adoptées sous le règne socialiste. D'autre part, une sur-présence policière a toujours été néfaste au peuple.

Je suis en totale opposition avec ces établissements d'enseignement publics partout en France, qui, sous couvert de l'État d'urgence annulent les sorties scolaires, interdissent aux élèves de laisser traîner leur cartable et exigent qu'ils aient un document d'identité en permanence sur eux ! La cour de récré se voit destituée de son rôle premier : endroit de flâneries, d'innocence, d'amusement et de vivre ensemble. On n'a pas à apprendre aux jeunes à filer leur papier d'identité à tout bout de champ. L'anonymat relatif est la règle et doit le rester. On n'a pas à interdire à des jeunes d'apprendre. Or, apprendre c'est aussi et surtout aller au-delà des livres et du prof, dehors, dans le vaste monde d'où les sorties scolaires.

N-O-N à toujours plus de sécuritaire et moins de libertés pour une sécurité équivalente (car, comme l'a reconnu M. Cazeneuve : « le risque 0 n'existe pas ») ! N-O-N au délire sécuritaire. On est au-delà des précautions légitimes et proportionnées.

N-O-N à une loi, celle prorogeant l'état d'urgence et renforçant l'efficacité de ses dispositions, importante et liberticide, adoptée en 3 jours, la semaine qui suit le drame toujours chargée en émotions. Comment les citoyens peuvent-ils exercer la démocratie et leur pouvoir dans ces conditions ?! Quel citoyen a eu le temps de contacter son député ?! Allez-vous vite contre les terroristes ou contre le peuple ?

De qui vous moquez-vous quand, devant le Congrès, vous annoncez « Ce sont avec les armes du banditisme que les attentats sont commis » ?! La France en 5e exportatrice mondiale d'armes, on en parle ? Y compris des armes de surveillance électronique.

Quand est-ce que vous vous interrogerez sur les véritables causes et racines du terrorisme ? L'éducation bien sûr mais aussi la diplomatie militaire et commerciale ambiguë de la France (vous avez contribué, comme votre prédécesseur, à la déconstruction de la « politique arabe de la France »), la misère humaine (l'exclusion sociale, les tensions identitaires, l'absence de solidarité, l'esprit de compétition, l'absence de considération et d'écoute par la scène politique), le ras-le-bol et le désespoir des populations qui n'ont d'autres choix que celui de la radicalisation.

Des attentats similaires se produisent ailleurs dans le monde (exemple : l'attentat à Beyrouth du 12 novembre dernier passé sous silence médiatique) et vous, votre gouvernement et les parlementaires espérez le résoudre avec un régime d'exception franco-français et de la diplomatie européenne ?! Douce utopie.

Vous n'avez plus rien de démocrate. Vous ne représentez en rien les valeurs de la France. Vous ne me représentez pas mais ça, ce n'est pas nouveau.

Cordialement.




Au Premier ministre Valls :

Monsieur le Premier ministre,

Je tiens à vous féliciter pour vos propos devant le Sénat lors de l'examen en séance publique de la loi prorogeant l'état d'urgence le 20 novembre : « je suis réservé à l'idée d'une saisine du Conseil constitutionnel. Il y a toujours un risque à le saisir.Le risque, cette fois, serait de faire tomber les 786 perquisitions et les 150 assignations à résidence. Nous ne nous cachons pas que certaines dispositions sont constitutionnellement fragiles. On pourrait attendre une question prioritaire de constitutionnalité, je ne le souhaite pas. Il faut aller vite et adapter notre loi fondamentale au fait que nous sommes en guerre, une guerre qui va durer. »

Vous êtes un sombre dictateur indigne de servir le peuple français. Ou un sombre fou assoiffé de pouvoir. Mais, cette déclaration n'est pas étonnante : toute votre carrière politique est basée sur l'enchère sécuritaire.

Je désapprouve totalement vos décisions et vos actions ainsi que celles du Président et celles de votre gouvernement suite aux attentats du 13 novembre dernier :
   non à votre logique guerrière infantile "il m'a tapé alors je le tape alors il me tapera plus fort en retour donc je le taperai encore plus fort" ;
   non à une modification de la Constitution : ce n'est pas pour rien que celle-ci garantit la sûreté, c'est-à-dire la protection des citoyens contre la puissance de l'État ainsi que les droits et libertés fondamentales ;
   non au régime martial d'exception à l'État de droit qu'est l'état d'urgence ;
   non à des perquisitions et assignations à domicile administratives (donc arbitraires) sans rapport avec le terrorisme comme cela s'est produit cette semaine ;
   non à la censure (presse et médias traditionnels ou Internet) administrative immédiate ;
   non à l'absence de séparation des pouvoirs (le législatif était mal en point avec les conseillers ministériels, maintenant vous souhaitez ardemment contourner le Conseil Constitutionnel...) ;
   non à l'éviction de la justice et non au renforcement des effectifs militaires, policiers et de renseignement dans nos rues. 15 ans de Vigipirate et 3 ans de lois sécuritaires liberticides inutiles, faut arrêter ;
   non à ces établissements d'enseignement publics qui, sous couvert de l'état d'urgence, annulent leurs sorties scolaires et ceux qui imposent à leurs élèves de ne pas laisser traîner leur cartable et d'être en mesure de fournir un document d'identité en permanence. On peut faire des conneries en tous lieux, en tout temps et avec des objets du quotidien. On va transformer chaque lieu en prison sécuritaire ?


N-O-N à toujours plus de sécuritaire et moins de libertés pour une sécurité équivalente (car, comme l'a reconnu M. Cazeneuve : « le risque 0 n'existe pas ») ! N-O-N au délire sécuritaire. On est au-delà des précautions légitimes et proportionnées.

Quand est-ce que vous vous interrogerez sur les véritables causes et racines du terrorisme ? L'éducation bien sûr mais aussi la diplomatie militaire et commerciale ambiguë de la France, la misère humaine (l'exclusion sociale, les tensions identitaires, l'absence de solidarité, l'esprit de compétition, l'absence de considération et d'écoute par la scène politique), le ras-le-bol et le désespoir des populations qui n'ont d'autres choix que celui de la radicalisation.

Cordialement.