La société Internet Akamai a dévoilé les statistiques de son étude qui visait à analyser les différentes vitesses de connexion Internet fixe dans le monde. Le constat est sans appel : la France occupe la 44ème place mondiale ...
44ème place mondiale sur 148.
Il faut d'abord savoir quelle est l'origine de ces faibles vitesses de connexion... Tout simplement le fait d'avoir opté pour l'ADSL au lieu de la fibre optique. Effectivement, si la France se place à la 44ème place mondiale sur 148 c'est à cause de ses choix technologiques qui lui offrent une vitesse de connexion Internet fixe de 8,9 Mbits/s, une des plus mauvaises vitesses de connexion en Europe. Par exemple, aux Pays-Bas et en République Tchèque on atteint respectivement les 18 et 16 Mbits/s en moyenne.
L'étude menée par la société de services Internet Akamai montre aussi que forcément, le temps d'affichage d'une page Web chez nous est de 2,978 secondes alors qu'en Iran, le pays champion du monde ne met que 1,239 secondes. Il y a encore pas mal de travail à fournir !
Pour nous rassurer, la situation économique d'un pays n'est absolument pas en corrélation avec les performances du débit Internet comme l'explique Daniel Kofman, de Télécom ParisTech, la seule raison de cette situation désastreuse de la vitesse de connexion française est due à l'ADSL qui est majoritaire dans l'Hexagone alors que dans d'autres pays du monde, comme l'Uruguay ou la Corée du Sud, le réseau est presque entièrement équipé en fibre optique. L'ADSL n'offre qu'un débit allant jusqu'à 25 Mbits/s alors que la fibre permet d'atteindre des centaines de Mbits/s. Ainsi, seuls 11% des foyers français ont accès à un débit moyen supérieur à 15 Mbits/s. De plus, l'ADSL a un autre handicap : son débit asymétrique qui lui impose de mettre plus de temps pour envoyer un fichier que pour en recevoir. Donc, plus on s'éloigne du central téléphonique, plus il se dégrade. CQFD.
Free en partie responsable de cette situation.
Comme le souligne nos confrères de Sciences et Avenir, si le réseau de fibre optique est autant en retard par rapport à d'autres pays, il faut remonter en 2012 lorsque l'opérateur Free cassait les tarifs des forfaits mobiles provoquant ainsi le gèle des plans d'investissement en faveur de la fibre des autres opérateurs. Face à Free, ses concurrents se sont concentrés sur la bataille des mobiles délaissant le fixe... Seul point positif de cette bataille sur le terrain du mobile : la vitesse de connexion qui permet à notre pays de se hisser à la 11ème place en offrant un débit de 10,3 Mbits/s en moyenne.
Le gouvernement veut réagir.
L'autre constat que l'on peut faire à la suite de cette étude, c'est qu'il existe de fortes différences dans l'accès à Internet sur le territoire français. Si Paris se place à la 8ème place mondiale et est considérée comme étant une des villes les plus performantes dans l'accès à Internet, la situation est tout autre dans le milieu rural qui est extrêmement mal desservi. Si à la fin 2015, seuls 4,3 millions de foyers avaient accès au très haut débit, le gouvernement souhaite inverser la tendance. C'est notamment le cas avec son plan France Très Haut Débit mis en place en 2013 et qui a pour objectif de couvrir tout le territoire à l'horizon 2022 en mettant sur la table 20 milliards d'euros qui seront partagés entre les opérateurs privés, l'Etats et les collectivités territoriales. Vous l'aurez compris, la route est encore très longue pour que la France puisse un jour effacer son étiquette de cancre !