Dans le passé, chaque joueur de volley-ball portait le même maillot. Depuis 1998, l'un d'entre eux, appelé le libéro, aborde une tunique qui contraste avec celles de ses partenaires. Explications.
Beaucoup pensent qu'en volley-ball, le joueur qui n'a pas le même maillot est le capitaine. C'est faux! Celui qui se distingue des autres est le libéro, un poste fondé il n'y a pas si longtemps. En 1998, lors des Championnats du monde au Japon, la FIVB (Fédération Internationale de Volley-Ball) décide de créer de nouvelle règles applicables au 1er janvier 1999. Parmi elles, l'introduction d'un joueur nommé libéro.
Pourquoi l'apparition du poste de libéro ?
En introduisant le libéro, la FIVB a souhaité satisfaire deux objectifs. Le premier ? Renforcer le secteur défensif dans l'optique de favoriser les échanges longs et spectaculaires. Pour faire simple, le libéro remplace un attaquant, souvent peu habile en défense, lorsque celui-ci, par la mécanique des rotations, se retrouve en ligne de défense. Ainsi, il réceptionne plus facilement le ballon et permet à l'échange de durer plus longtemps. Et quand, via les rotations, il doit passer en attaque, le libéro cède de nouveau sa place à l'attaquant afin de rendre le jeu plus spectaculaire.
Jenia Grebennikov, joueur de l'équipe de France a écrit :
Ce rôle est fondamental dans le volley d'aujourd'hui.
Le second ? Ouvrir l'accès au volley-ball aux joueurs de petite ou moyenne taille. Avant 1998, ces joueurs qui avaient pourtant toutes les qualités techniques et dynamiques pour pratiquer ce sport, étaient fortement pénalisés mais grâce à la création de ce poste spécifique, ils ont pu se réveler au plus haut niveau. «Aujourd'hui, ce rôle est fondamental. Vous ne pouvez pas espérer aller dans une grande compétition sans un grand libéro. En équipe de France, nous avons à mon sens celui qui est aujourd'hui le meilleur du monde à ce poste, Jenia Grebennikov. Il dépasse de loin tous les autres libéros présents lors de Championnat du monde et on a de la chance de l'avoir avec nous», explique au Scan Sport Antonin Rouzier, pointu des Bleus.
Pourquoi un maillot différent ?
Ce poste étant particulier, la FIVB a décidé de le faire remarquer en lui donnant un maillot dont les couleurs contrastent avec le reste de l'équipe. Pour être plus facile à viser ? A en croire Antonin Rouzier, cela ne le perturbe pas: «Je ne fais pas trop attention à ce genre de détail. Quand j'attaque, généralement, j'ai le regard rivé sur le ballon et je ne pense pas avoir l'oeil attiré par ce maillot différent». En revanche, cela facilite certainement la tâche des arbitres car beaucoup de règles sont spécifiques à ce poste. Outre le fait qu'il ne peut jouer que sur les postes arrières, le libéro n'a pas le droit de servir, de contrer, d'attaquer aux trois mètres au dessus du filet, ni de faire une passe à deux mains, attaquable plus haut que le filet, dans le trois mètres. Le libéro ne peut également pas cumuler la fonction de capitaine qu'occupe Benjamin Toniutti chez les Bleus, qui évoque une autre raison: «C'est pour le différencier des autres aux yeux des spectateurs et téléspectateurs. Cela permet de le distinguer instantanément des autres». Tout simplement.