La fin de l'itinérance entre Free Mobile et Orange se traduira par le bridage progressif de l'Internet mobile en 3G. L'autorité de régulation des télécoms souhaite accélérer l'émancipation de Free, encore très dépendant d'Orange.
Les clients de Free Mobile doivent s'attendre à naviguer parfois plus lentement sur Internet. L'opérateur téléphonique annonce ce vendredi que le débit 3G sera nettement abaissé à partir du 1er septembre dans les zones couvertes par Orange. Il devrait se réduire progressivement d'ici à 2020, date où prendra fin le contrat d'itinérance qui le lie à l'opérateur historique. En 3G, les clients bénéficient actuellement d'un débit de 21 megabits par seconde (Mbps) maximum en réception. Free va le brider à 5 Mbps dès le 1er septembre, jusqu'à le réduire 384 Kbps en 2020.
L'itinérance de la 2G, pour laquelle Free n'a ni réseau, ni fréquence, pourrait être prolongée jusqu'à 2022.
Cette annonce concrétise la fin de l'itinérance entre Orange et Free Mobile, définie le mois dernier par l'autorité de régulation des télécoms (Arcep). Le gouvernement espère ainsi accélérer l'émancipation de Free, qui loue les fréquences 2G et 3G d'Orange depuis 2011.
Free déploie ses propres antennes en 4G pour se passer des services d'Orange dans l'Internet mobile en haut débit. Dans un communiqué paru mi-juin, Iliad, la maison-mère de Free, se félicitait d'avoir «massivement investi dans le déploiement de son réseau qui couvre aujourd'hui 84,5% de la population en 3G et 68,3% en 4G». L'opérateur a l'obligation de couvrir 90% du territoire d'ici à 2018. Dans sa nouvelle brochure tarifaire applicable dès le 1er septembre, Free promet jusqu'à 260 Mbps en 4G, un débit proche des 300 Mbps proposés par les autres opérateurs. L'opérateur reste néanmoins le moins avancé dans le déploiement de la 4G, aussi bien en terme de débit que de couverture, comme le souligne l'Arcep dans un rapport publié le 12 juillet.
Chaque année, Free Mobile investit des centaines de millions d'euros pour constituer son propre réseau. À ces frais s'ajoute l'utilisation des antennes d'Orange, qui coûte à Free entre 500 et 700 millions d'euros par, selon l'Arcep. La fin du contrat d'itinérance devrait peser dans le chiffre d'affaires d'Orange. Ses résultats financiers du deuxième semestre font état d'une baisse du chiffre d'affaires de 1,7%, imputable en partie à «la baisse accrue des revenus du contrat d'itinérance nationale», selon l'opérateur historique.