En termes de stockage de données atomiques, il s'agit d'une véritable prouesse : des chercheurs sont parvenus à mettre au point le plus petit disque dur au monde. Une méthode de stockage révolutionnaire, mais qui ne changera pas notre façon de stocker nos données.
Tous les livres de l'Humanité sur un timbre poste.
Ce sont des chercheurs de l'université néerlandaise Delft située à Kavli qui ont réussi à produire le plus petit disque dur au monde. Cette méthode de stockage et de lecture des données est une révolution qui, selon Sander Otte, responsable de cette recherche "permettrait à tous les livres jamais écrits par des humains d'être conservés sur un timbre poste."
Cette équipe de scientifiques a fabriqué une mémoire d'1 kilo-octet (soit 8000 bits) où chaque bit est représenté par un atome de chlore sur surface de cuivre aux dimensions de 126 x 96 manomètres. Ainsi, ils ont pu obtenir une capacité de 500 térabits par pouce carré ! Avec cette solution, il serait donc possible de pouvoir stocker tous les livres du Congrès américain dans un tube de 100 microns qui représente le diamètre moyen d'un cheveu. Avec cette méthode, chaque octet de donnée équivaut à la position d'un atome de chlore : l'atome de chlore est déplacé en position haute par-dessus un vide pour obtenir un 1 et inversement.
Une solution qui doit encore être améliorée.
Même si cette nouvelle méthode de stockage semble être révolutionnaire, les scientifiques ont dû faire face à un problème de taille : la mémoire n'est stable que pendant 40 heures à une température de - 196°C. Ce qui signifie qu'avec ces paramètres, nous sommes encore loin pour que cette méthode de stockage des données soit adaptée pour le grand public.
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Malgré ce "petit couac", les chercheurs sont tout de même parvenus à écrire sur le petit bloc atomique en 1 minute et affirment que la réécriture ne prend que deux minutes. Outre le fait que cet outil peut encore être amélioré, la mémoire atomique est bel et bien en marche et ce stockage réel de données atomiques montre tout de même une plus grande stabilité que les expériences tentées jusqu'à maintenant, qui utilisaient des atomes libres. D'ailleurs, pour le démontrer, les scientifiques ont codé la conférence There's plenty of room at the bottom du physicien Richard Feynman, datant de 1959 et portant sur la manipulation des atomes, sur une surface de 100 nanomètres de large.