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La véritable histoire de Jack L'Eventreur


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A en croire le Mail on Sunday, un mystère vieux de 126 ans serait résolu : la véritable identité de Jack l'Éventreur serait établie. Il s'agirait d'un immigré juif polonais du nom d'Aaron Kosminski. Si la promesse d'une identification me semble à titre personnel parfaitement improbable, reste que cet énième épisode de la chasse à Jack est l'occasion rêvée de revenir sur l'histoire de l'archétype même du serial killer. Attention, âmes sensibles s'abstenir.

1888, Londres


Bienvenue dans l'East London en 1888, au cœur de la période victorienne - une époque de grande et de puissante industrie, le temps de Jules Verne et de la science triomphante. Londres est une ville immense, la plus peuplée du monde, traversée par les fumées des cheminées d'usine et les vapeurs des machines. Conan Doyle vient tout juste de créer un héros promis à un bel avenir, un certain Sherlock Holmes, reflet d'un temps qui croit en la puissance des méthodes de déduction et des progrès scientifiques les plus échevelés. Le métro de Londres, l'Underground, est déjà une réalité depuis près de quinze ans. Voilà pour le cadre.

Whitechapel, territoire de chasse

Pas de Jack sans qu'on pense aussitôt à un quartier précis : Whitechapel. Sacré truc, Whitechapel, en 1888. Une sorte d'enfer urbain, peuplé de 900 000 âmes - de pauvres âmes. Un quartier où les boutiques les plus pauvres succèdent à des bouges, entre quelques abattoirs d'où sortent l'odeur du sang et des excréments des animaux paniqués. Pas d'égouts, pas de caniveaux, toutes les ordures sont déversées à même la rue. L'été, la chaleur rend l'atmosphère insupportable, chargée de graisses, de suie et d'odeurs de tanneries et de pourritures. La populace - beaucoup d'immigrés, des Irlandais, des Juifs d'Europe centrale - y survit au rythme des métiers d'un jour, dans la misère. Un enfant sur deux y meurt avant 5 ans. Les rapines, les bagarres et les vols font le quotidien. On s'y tue pour deux pence, pour un regard de trop. C'est aussi le quartier de la prostitution : 62 bordels, 1 200 pensionnaires régulières, sans compter les femmes moins chanceuses encore : elles se vendent dehors, régulièrement ou pas, été comme hiver. Beaucoup sont battues par leurs souteneurs, alcooliques et touchées par la syphilis ou des maladies de peau, apportées par la vermine et les puces.

Par une nuit d'août pluvieuse

Le 31 août 1888, à quatre heures du matin, un ouvrier, Charles Cross, tombe dans la rue de Buck's Row sur une femme effondrée, les jupes retroussées. Jusque là, rien d'étonnant mais cette femme n'est pas juste tombée saoule. Elle n'est pas non plus morte de froid comme cela arrive souvent, l'hiver. L'homme appelle un agent - lequel ne peut que constater la mort de Mary Ann Nichols, 42 ans, prostituée notoire. Pour la cause de la mort, ce n'est pas trop difficile : la malheureuse a été égorgée - presque décapitée, en fait. Ses mains sont froides mais ses bras encore tièdes. Le meurtre a eu lieu peu de temps avant, sous une pluie battante qui a lavé le sang et les empreintes.

Le corps est transporté à la morgue où les médecins découvrent qu'il y a pire à voir que la large blessure à la gorge - bien pire, en réalité. Ils constatent que la victime n'est pas morte de l'égorgement, elle a en fait été étranglée - et honnêtement, mieux valait. Sa langue est lacérée. Son ventre ouvert. Ses organes génitaux ont subi les coups furieux, violents, puissants d'une lame très coupante. M.A. Nichols est la première des cinq victimes prouvées d'un meurtrier qui deviendra dans l'imaginaire collectif l'incarnation même du tueur en série.

Série rouge


Le 14 septembre, rebelote. Annie Chapman est retrouvée dans une cour. La sauvagerie est montée d'un cran. Sa tête est presque séparée du corps. L'assassin, qui a prélevé des morceaux de sa victime, est... parti avec. Le vagin, l'utérus et les deux tiers de la vessie manquent. Il a aussi disposé les intestins de la morte sur ses épaules. Le plus dingue ? Le meurtre a eu lieu à 6 heures du matin - à l'aube, alors que des dizaines de passants sont déjà dans les rues. L'assassin a été assez cinglé ou assez audacieux pour tuer en plein jour, à la porte d'un immeuble où habitent 17 personnes - et en prenant son temps. Au reste, des témoins ont vu un homme s'éloigner : grand, un chapeau de chasse, un long manteau sombre. Une silhouette est née, imprimée pour longtemps dans l'imaginaire collectif.

Le 30 septembre, c'est le tour d'Elisabeth Stride de croiser Jack. Elle a de la chance, si on ose dire : il a juste le temps de l'égorger avant d'être interrompu. Dans sa main encore tiède, Elisabeth serre encore un petit paquet de noix de cajou. La même nuit, Kate Conway a beaucoup, beaucoup moins de chance que cette femme tuée rapidement : Jack a eu du temps, cette fois.

Kate, une nouvelle fois, est quasiment décapitée. Son nez et une oreille sont tailladés. Elle porte une marque en V sur tout le visage.  Un rein et l'utérus manquent. Son estomac et ses intestins sont posés sur ses épaules. Après enquête, les policiers reconstitueront le timing : Jack a fait tout ça en... quinze minutes, au maximum. Dans un quartier truffé de flics.

Mais ce n'est encore rien au regard de la 5e et dernière victime, Mary « Ginger » Kelly, tuée le 9 novembre 1888, chez elle. C'est la plus jeune des victimes, 25 ans à peine. Une grande jeune femme rousse, gentille avec tout le monde, d'après les témoignages. A l'abri des regards, Jack a pris tout son temps. La scène de crime est insoutenable, même pour les médecins et les enquêteurs dont certains se feront volontairement muter au fin fond de la campagne anglaise suite à cette histoire.

La victime est démembrée, ses bras séparés du corps.  La surface extérieure des cuisses et du ventre a été arrachée. Les seins ont été coupés, les intestins enlevés et littéralement projetés partout autour du lit. L'utérus les reins et un sein sont placés sous la tête de la victime. Le second sein, sous son pied gauche. Le foie et les viscères à ses pieds. Jack a posé d'autres morceaux de chair sur une petite table. Le cœur manque.

Qui est Jack ?

Voilà pour les meurtres proprement dit. Maintenant, l'affaire. Si Jack a marqué à ce point les mémoires alors que son ... palmarès, disons, est très en-dessous de certains tueurs en série modernes, c'est pour une raison simple : il va sciemment utiliser les mass medias de l'époque : les journaux. Il leur écrit.

Il leur écrit même beaucoup trop souvent pour que les lettres soient toutes de lui, au demeurant. Certaines sont dues à des fantaisistes, mais d'autres sont bien réelles, d'après les enquêteurs. Et l'une d'entre elles, écrite en rouge (de l'encre, rassurez-vous) est signée d'un petit surnom : Jack The Ripper, l'éventreur. La police fera publier la lettre, dans l'idée que quelqu'un puisse reconnaître l'écriture. D'autres suivront. La plus terrifiante commence par la mention « From Hell » (« depuis l'Enfer »). Elle arrive le 16 octobre 1888.

Avec un rein.

Personne ne sait si c'était celui qui manquait à Kate Conway, impossible à établir avec les moyens de 1888. Mais c'est bien un rein humain, accompagné du texte suivant (fautes non retranscrites) :



« Monsieur, je vous envoie la moitié du rein que j'ai pris à une femme, préservé pour vous. L'autre morceau je l'ai frit et mangé c'était très bon. Je vous enverrai peut-être le couteau ensanglanté qui l'a enlevé si vous attendez un peu plus longtemps. Attrapez-moi quand vous pourrez Monsieur. Jack.»

L'enquête impossible

Pression médiatique, enquête difficile dans un quartier difficile : Scotland Yard s'y perd, d'autant que l'angoisse grandit au fil des meurtres.

Dans Whitechapel, on demande des coupables : les Juifs du quartier sont des victimes toutes désignées, tandis que les rues se vident, la nuit. Pourquoi les Juifs ? Parce qu'après le 4ème meurtre, on a retrouvé près d'une fontaine, sur un mur, l'inscription suivante qui ne va pas aider.

« The Juwes [sic] are The men That Will not be Blamed For Nothing »

(“On n'accusera pas les Juifs pour rien”)

Plusieurs pauvres types du coin, coupables d'être juifs, se retrouvent à l'hôpital, après être passé à deux doigts de se faire lyncher. Pour ne pas en rajouter et provoquer un pogrom, le patron de la police fait aussitôt... effacer l'inscription, tracée à la craie, sans qu'on la prenne en photo. Surréaliste aujourd'hui, la décision fait disparaître un indice essentiel et rend impossible toute comparaison avec l'écriture des courriers expédiés à la police et à la presse.

Les enquêtes sont menées dans la confusion, sous pression constante. Les erreurs se multiplient. Les témoignages affluent et se contredisent. Seul élément de certitude : Jack s'y connait en anatomie. Il s'y connait BEAUCOUP. Il a de bons outils. Il travaille vite. Ce qui fait que l'enquête prend un tournant : on trouve peu de médecins, chez les pauvres de Whitechapel. C'est un métier de la haute. Il n'en faut pas plus pour que d'autres rumeurs partent : le meurtrier est un richard, un aristo victorien, un de ceux qui viennent parfois s'encanailler dans les bas-fonds. Chou blanc de ce côté-là, exploré avec discrétion par les enquêteurs.

Ne cherchez pas : personne ne sait aujourd'hui comme hier qui a fait le coup, pourquoi les meurtres cessèrent brutalement, ni surtout pourquoi Jack tuait, et pourquoi de cette manière. La découverte récente de l'ADN d'un des suspects de l'époque sur le châle d'une des victimes prouve seulement que l'homme a couché avec cette femme - une prostituée. La « preuve » ne tiendrait pas deux minutes devant un jury.

Seul débouché positif à cette sinistre histoire, la reine Victoria poussera un véritable coup de gueule et lancera un programme d'urbanisme qui fera le bonheur de Whitechapel. L'apparition d'une police scientifique digne de ce nom, elle, attendra un peu : le premier labo ouvrira en... 1930.

La véritable histoire de Jack L'Eventreur (suite)



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Rappel des épisodes précédents : ce weekend, un journal anglais annonçait que l'identité réelle de Jack l'Eventreur était enfin connue, suite aux recherches d'un entrepreneur anglais, Russell Edwards. L'homme affirme que Jack était un certain Aaron Kosminski, brièvement suspecté à l'époque des meurtres. Un nom de plus sur la longue liste des suspects présentés comme LE Jack l'Eventreur par des enquêteurs plus ou moins amateurs et plus ou moins farfelus...Après avoir retracé les cinq meurtres de Jack, retour sur quelques suspects emblématiques - et démontage en règle de la dernière thèse en date.

Michael Ostrog

Pourquoi on l'a suspecté

Michael Ostrog était un des suspects préférés des enquêteurs de l'époque. Escroc professionnel et criminel d'origine russe, Ostrog prétendait avoir été chirurgien dans la marine russe - une mauvaise vantardise, compte tenu des indéniables compétences anatomiques de l'Eventreur.

Le hic ?

Il n'était... pas en Angleterre au moment des faits. Et pour cause, Ostrog purgeait une peine de prison en France, à l'été 1888, pour des broutilles.

George Chapman


Pourquoi on l'a suspecté

George Chapman, un immigré polonais, est arrivé à Londres peu avant le début des meurtres et s'est retrouvé dans le collimateur des enquêteurs pour avoir été aperçu sur plusieurs lieux de crimes. Il travaillait au moment des meurtres comme barbier dans le quartier de Whitechapel mais il a surtout bel et bien trucidé ses trois épouses successives, avant d'être pendu en 1903.

Le hic

Chapman était un délicat qui a empoisonné ses trois épouses, pas un dingue sanguinaire prêt à jouer du couteau comme Paganini du violon. Il est assez improbable de voir un assassin changer de méthode aussi radicalement

Lewis Carroll


Pourquoi on l'a suspecté

Parfaitement, Lewis Carroll - oui, l'auteur d'Alice au Pays des Merveilles s'est retrouvé dans le collimateur. L'idée vient d'un ouvrage signé d'un certain Wallace, qui affirme avoir repéré dans les romans de Lewis Carroll une série d'indices - des anagrammes, en réalité, qui seraient autant de détails précis sur les meurtres, des détails que seul l'assassin pourrait connaître.

Le hic ?

La méthode utilisée par Wallace pour repérer des anagrammes peut s'appliquer à strictement n'importe quel texte écrit en anglais. Une chercheuse s'est amusée à découvrir des « indices » identiques dans Winnie l'Ourson...

Le prince Albert Victor Christian Edward (et le Dr. Gull)

Pourquoi on l'a suspecté

Pas n'importe qui, ce prince Albert-Victor-Etc. Le petit-fils de la reine Victoria et l'héritier du Trône, tout simplement... C'est LE suspect le plus fantasmatique, sur fond de royal complot et de mystère. Au moment des meurtres de l'Eventreur, personne n'a cependant évoqué la culpabilité du prince. L'idée est née en 1970 sous la plume de chercheurs qui affirmaient avoir consulté les notes personnelles du Dr. Gull, le chirurgien de la reine. Les auteurs affirment que le prince serait devenu fou en raison d'une syphilis contractée en Inde et aurait tué au cours d'une crise de démence meurtrière. Le Dr. Gull aurait alors assassiné personnellement d'autres jeunes femmes pour détourner l'attention du public sur un tueur en série, puis convaincu la reine de faire enfermer le Prince.

Une autre version de l'histoire veut qu'en tuant Mary Kelly et ses amies, le Dr. Gull aurait voulu sauver la famille royale d'un scandale que les jeunes femmes s'apprêtaient à faire éclater : le prince Albert Victor se serait marié en secret avec une prostituée catholique irlandaise qui lui aurait donné un enfant. Prostituée, catholique et irlandaise ? Trois raisons de faire trembler la couronne britannique et une souveraine soumise au chantage.

Le hic

Outre le fait que personne n'est en mesure de dire où sont cachées ces fameuses notes personnelles du Dr. Gull, les bulletins officiels de Windsor sont formels : le prince était en Ecosse au moment de l'affaire.

Walter Sickert

Pourquoi on l'a suspecté

C'est la faute de  la romancière Patricia Cornwell qui affirme que ce peintre impressionniste célèbre était Jack dans le livre « Jack l'Eventreur : affaire classée ». Et un fait rapporté est bel et et bien établi : pendant l'été 1888, Sickert s'est « amusé » à envoyer des lettres à la police en imitant l'écriture de Jack, (la fameuse lettre « From Hell » reproduite dans les journaux) et en se faisant passer pour l'Eventreur. Oh, et son œuvre ne fait pas précisément dans la grande gaité, plutôt dans le morbide.

Le hic


Aucune preuve formelle de la culpabilité de Sickert n'est apportée par Patricia Cornwell qui se croit au passage dans un épisode d'Esprits Criminels et multiplie les aperçus psychologiques parfaitement spéculatifs, sur un suspect mort depuis des lustres.

H. H. Holmes (mon préféré)

Pourquoi on l'a suspecté

Parce que Herman. H. Homes est un authentique fou homicide, plus cinglé que tout un asile de sociopathes sous acide. Pharmacien américain et faux médecin, il reste comme le premier tueur de masse des Etats-Unis : pendant des années, l'homme transforma scientifiquement son hôtel de Chicago en usine à tuer, à coups de trappes, de chambres piégées et de bacs d'acide cachés dans les caves - tout ceci est vrai et le bonhomme a 27 meurtres confirmés à son actif - probablement des centaines en réalité.

C'est son arrière-petit-fils qui prétendra en 2011 que son sinistre aïeul était AUSSI Jack l'Eventreur, sur la foi de lettres écrites depuis sa prison et dont la graphologie - c'est vrai - ressemble énormément à celle des lettres de Jack. Si on y ajoute que ce bon M. Holmes avait un goût prononcé pour la dissection de jeunes femmes...

Le hic


Fou dangereux, Holmes était aussi un menteur pathologique et habitait aux Etats-Unis depuis 1887, soit un an avant les crimes, à une époque où on ne voyageait pas si facilement de l'Amérique à l'Angleterre. Par ailleurs, l'écriture du Ripper n'a rien d'original pour l'époque où ce style penché et lié est fréquent.

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Pourquoi la dernière thèse en date est totalement foir... Un peu fragile


Et farfelu, le dernier « détective » en date ne l'est pas qu'à moitié. A l'appui de sa thèse, Russel Edwards a convoqué l'ADN et a fait étudier par un expert des traces d'ADN trouvées le châle de Catherine Eddowes (alias Kate Conway) et celui d'une descendante de la sœur d'Aaron Kosminski. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la thèse reste fragile pour une série de raisons dont la moindre n'est pas le fait curieusement, M. Edwards a un ouvrage à vendre : « Naming Jack the Ripper » (Donner un nom à Jack l'Eventreur) sort dans quelques semaines et un coup de pub ne fait jamais de mal.

Surtout, pas un jury ne condamnerait Kominski sur la base de ces fameuses analyses ADN, pour au moins deux raisons :

Personne ne sait d'où sort ce châle censé avoir appartenu à la 4e victime de Jack, et retrouvé par miracle en 2007 dans une vente aux enchères, sans qu'aucune preuve ne permette d'en confirmer l'origine. Il ne figure même pas dans la liste des effets placés sous scellés par les policiers en 1888 ! Edwards explique l'histoire par une sombre affaire de vol dans les locaux de la police : un policier aurait piqué le châle maculé de sang et de sperme d'une prostituée assassinée avec une violence infinie pour... l'offrir à sa femme ?
Renseignements pris, l'ADN retrouvé sur le châle ne permet certainement pas d'identifier qui que ce soit, tout au plus de réduire la liste des suspects : il s'agit d'un ADN mitochondrial partagé par environ... 40% d'une population. Vous repasserez pour la preuve parfaite.

Bref : Edwards n'a rien prouvé du tout et le nom de Kosminski n'est qu'une encoche de plus sur une longue liste de thèses improuvables. Pour un moment encore, Jack reste cet inconnu vêtu de noir qui s'éloigne dans les brouillards de Whitechapel.