On trouve beaucoup de choses dans un smartphone, notamment de l'or, de l'argent, du cuivre et de l'étain. Le Japon espère donc en recycler un certain nombre pour créer les médailles qui serviront aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, un évènement qui promet d'être plus propre écologiquement sachant que les mots-clés seront "durabilité et viabilité". On veut bien les croire, après tout, les Japonais ont bien envoyé leur Premier ministre à Rio pour la cérémonie de clôture par un tuyau vert au lieu de prendre l'avion !
Des JO plus écolos.
Après un peu plus de deux semaines de compétition à Rio, 2 488 médailles ont été décernées aux athlètes les plus méritants de la planète, sans compter les Jeux Paralympiques à venir. Forcément, cela nécessite beaucoup d'or, d'argent et de bronze. Les organisateurs brésiliens ont déjà ouvert la voie à de nouvelles pratiques écologiques, puisque 30 % de l'argent et 40 % du bronze utilisés provenaient de déchets industriels, tandis que 50 % des rubans étaient issus de plastique recyclé.
Selon le magazine Nikkei Asian Review, Tokyo aimerait aller encore plus loin, en récupérant les précieux métaux dans des smartphones usagés et autres déchets électroniques (tablettes, ordinateurs...), sachant que l'or et l'argent entrent aussi dans la conception d'un smartphone. En moyenne, on en trouve respectivement 30 et 300 milligrammes dans un portable. C'est vraiment très peu, mais à l'échelle de toute une nation, voire de toute la planète, la dimension est toute autre : cela représente des kilos voire des tonnes de composants, dont certains très rares.
Sensibiliser au recyclage électronique.
Selon Ken Sakakibara, le Japon posséderait 16 % des réserves mondiales d'or et 22 % des réserves d'argent... en partie grâce à sa “mine” d'appareils électroniques obsolètes. Le problème, c'est que le pays ne s'est pas encore doté d'un système de recyclage spécifique permettant de traiter ses 650 000 tonnes de déchets électroniques annuels. Seule une fraction (100 000 tonnes) est collectée. L'idée serait donc de sensibiliser les Japonais au recyclage d'objets électroniques en dotant leurs foyers d'un récipient spécifique, qui serait récupéré par une entreprise de recyclage une fois plein.
Il faudra bien ça, sans oublier d'optimiser et rationaliser les filières de recyclage des déchets électroniques dans le pays, pour réunir l'équivalent des 9,6 kilos d'or, 1 200 kilos d'argent et 700 kilos de cuivre utilisés lors des JO de Londres.